Bienheureux les archéologues anglais : ne viennent-ils pas, grâce au concours de deux prospecteurs passionnés et tenaces de mettre à jour un trésor magnifique constitué de plus de trente mille pièces gauloises ? Avant même de creuser, ils ont appelé les archéologues et ceux-ci ont pu dégager, dans les règles de l’art, le dépôt. Les médias se sont bien sûr emparés de l’histoire et c’est tout le peuple anglais qui peut profiter de l’information quasiment en direct avec force photos et films documentaires. Ce qui a pour effet de susciter des vocations et de faire participer tout le monde au patrimoine commun.
En France, ce même dépôt n’aurait suscité que peu d’information, étudié en toute discrétion par des spécialistes privilégiés, et exposé des années plus tard dans un sombre musée local aux quelques passionnés avertis et patients. Aucune volonté affichée de démocratiser l’archéologie : pour quelles raisons ? Notre passé est-il l’apanage de quelques-uns ou appartient-il à la communauté ?
J’en veux pour preuve l’histoire récente de la spintria de la Tamise dont la découverte a fait un tabac Outre-Manche. Relayée dans nos colonnes, cette récente trouvaille a permis de faire sortir de l’ombre, encore par le biais de nos pages, une autre spintria, découverte fortuitement par un Français. Cherchez l’erreur…
Au fait, ce tas de monnaies provient d’une tribu gauloise, les Coriosolites, patrimoine gaulois donc français par excellence, situé sur l’ile anglo-normande de Jersey. Il serait intéressant de se pencher sur la jurisprudence internationale en la matière. Odyssey, a dû rendre à l’Espagne un précieux trésor retrouvé sur un navire ayant coulé en 1804, la Nuestra Senora de las Mercedes y las Animas…
Bonnes vacances
Gilles CAVAILLÉ