Portrait du roi
Né le 21 janvier 1338 à Vincennes, il devient Duc de Normandie le 6 janvier 1356. Il publie une ordonnance donnant cours à une nouvelle monnaie, ce qu’il lui permit de remplir les caisses sans passer par les états, ce fut un renforcement de 25 %, ce qui avantagea les propriétaires fonciers, mais cela provoqua une levée de boucliers de la population parisienne qui vit ses loyers croître de 25 %.
Sacré roi de France le 19 mai 1364 dans la cathédrale de Reims, de la dynastie des Valois, il était le fils de Jean II le bon et de Bonne de Luxembourg.
Charles V était physiquement un homme grand, maigre, avec un beau visage, souvent revêtu du manteau royal ou d’un vêtement doublé de “vair” c’est-à-dire des fourrures d’écureuils gris, puis de martres et de genettes, sacrifiés à cet usage.
Il assura la régence pendant la captivité de son père Jean II le Bon, il avait su prendre dès le début une décision qui marqua clairement sa volonté politique. Son règne fut réparateur, Charles rendit à la noblesse sa place dans la société en la servant avec honneur dans ses guerres, ses offices, à la couronne et la communauté, avec son épée et sa plume à la main. Dès son avénement, pour que les seigneurs et les hauts dignitaires de l’église déjà en place puissent le reconnaître en tant que roi et pour continuer de le servir, ces derniers lui réclamèrent tous une somme d’argent : l’archevêque de Sens se fit donner 3 300 francs or, le dénommé Boudicaut avait reçu 2 000 royaux d’or et la confirmation de ses gages annuels de 4 000 livres, le Duc d’ Anjou 8 000 livres, le Comte d’Etampes 3 000 livres, la Duchesse d’Orléans 4 000 livres, la Duchesse d’Alençon 4 000 livres, etc…
Charles fit naître la science politique car elle était bien pour lui une science par laquelle il savait ordonner et parfaire le royaume, les cités et les communautés, afin de les maintenir en bon état et les réformer si besoin est.
La résidence où Charles demeurait ressemblait à tous les hôtels princiers du temps, sauf que dans sa chambre il avait son ours apprivoisé qui passait son temps à déchirer les tapisseries. Les autres pièces étaient parsemées de joyaux, d’objets d’art et d’orfèvrerie. Il avait un enfant qui fut trouvé abandonné, que Charles nourrissait, habillait et à qui il payait ses études. On surnommait Charles V “le sage” car il avait su reconquérir par la sagesse ce que ses prédécesseurs avaient perdu sur les champs de bataille, puis il conjugua la richesse, le pouvoir et la bravoure en guerre avec la sagesse.
Il changea les armoiries sur l’écu du royaume du semis de lys, en trois fleurs de lys, et Charles prit pour emblème le lion, roi des animaux, étant le sigle de saint Marc. Il voulait que son image soit partout : sur les monnaies, sur des statues au Louvre, au Châtelet, à la Bastille, sur les portails des Célestins, etc…
Franc à cheval d’or de Charles V.
Les progrès et les finances de son royaume
En 1374, Charles fixa la majorité des rois de France à l’âge de 14 ans. Il institua l’appel contre les abus, il créa la chambre du trésor et supprima les impôts lourds en 1379 ; les rentrées fiscales s’élevaient à 1 600 000 de francs or par an !
Il rétablit l’autorité royale et l’économie par l’éradication des grandes compagnies qui saignaient le pays et dont les partisans furent féroces contre les civils, les compagnies s’épargnaient mutuellement. D’un château à l’autre, elles couvraient le territoire français d’un réseau uni par une solidarité dangereuse à travers lequel circulait infailliblement l’information. Inabordables dans le secret de leur forteresses, les Capitaines gros ou petits caïds constituaient une puissance puisqu’ils maîtrisaient à la fois la force et l’argent. On louait leur service militaire. On s’inclinait devant leurs sacs d’or.
Le royaume ne fut plus le havre des brigands et des pillards car Charles fit organiser les villes et rassembler des contingents de chevaliers, des hommes armés et des paysans, afin de former une véritable défense tant dissuasive qu’efficace en cas de besoin. De plus Charles négocia avec les chefs de bandes pour maintenir une paix dans le pays. Il signa un traité à Londres qui lui fit obtenir la cession de pleine souveraineté des anciennes possessions d’Aquitaine des Plantagenêts soit un tiers du pays, c’est-à-dire : la Guyenne, le Limousin, le Poitou, le Saintonge, le Querçy, le Périgord, le Rouergue, puis une rançon de 4 000 000 d’écus d’or !, ainsi que le maintien des prétentions du roi d’Angleterre Edouard III sur la couronne de France.Charles fit renforcer son armée avec l’aide de Jean le Mercier. Ils développèrent le tir à l’arc et réorganisèrent toute l’artillerie et avec de beaux deniers royaux, Charles fit remettre en état de nombreuses forteresses, dont une des plus connues à l’est de la Capitale : la Bastille saint-Antoine, celle qui fut prise à la révolution de 1789. Lorsqu’il fallu réagir à l’offensive anglaise, il fallait bien financer les soldes des combattants et par décision d’un conseil, les bourgeois et officiers royaux furent obligés d’ouvrir leurs bourses et de sortir les “francs à cheval d’or” et “gros d’argent” pour payer les soldes de six semaines, à raison de 22 francs or et demi par homme. L’avance du parlement fut de 4 500 francs, donc pour 200 hommes. Tandis que 17 bourgeois de Rouen donnèrent 8 362 livres. Duguesclin vida ses coffres et fit fondre même sa vaisselle.Jean de Vienne et Jean de Moustiers aménagèrent l’arsenal de Rouen, pour cela ils avaient créé une flotte qui compta en 1377 pas moins de 35 grands navires !Pour l’artillerie, il y eu un progrès considérable car jusque-là les bombardes étaient posées sur de grossières charpentes de bois sans roues, appelées “charpenterie” ou “travail” qui ne permettaient ni visée, ni pointage, ni déplacement indépendant, mais à l’époque de Charles V, les bombardes furent munies de roues avec une possibilité d’attelage pour les déplacements rapides. Puis avec la poudre, on fabriqua les premières bombes et mines, qui une fois déposées sur les murailles, donnaient la possibilité d’ouvrir des brêches ou des entonnoirs facilement. …
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