Les méandres de la vie font que des rencontres improbables arrivent
de temps à autre.
Ainsi, bardé de mes prises de positions anti-happaches, grand bouffeur d’intégristes de l’archéologie officielle, l’infâme poêleur et pilleur invétéré du patrimoine que je suis (puisque nanti de mon épouvantable DEUS) s’est attiré les amitiés de plusieurs archéologues professionnels. Et non des moindres.
Certes, ils sont moins nombreux que ceux à qui je fais grincer les dents… encore que… va donc savoir.
N’en déplaise aux fâcheux, il est des gens qui ont la perspicacité de ne pas stigmatiser et qui ne fuient pas le dialogue, dussent-ils douter de leurs « chefs ». C’est probablement ce qui se nomme l’intelligence. Omerta oblige, souvent.
Donc, l’un de ces nouveaux amis, professionnel à l’INRAP durant des décennies et archéologue bénévole depuis plus longtemps encore, m’autorise à vous livrer ces quelques lignes.
Plutôt que de rabâcher encore et encore les sempiternels « Pourquoi une coopération avec les détectoristes n’est-elle pas envisagée ? », « Pourquoi n’a-t-on pas encore de Traesure Act en France ? », « Pourquoi tant de sectarisme et de prétention chez nombre d’archéologues officiels ? », « Pourquoi tant de haine… » et autres poncifs, il m’a semblé opportun d’emboiter le pas d’Arthur. Ce dernier publiait un excellent exemple de « Bêtise humaine » dans le n° 86 de nostre cher mag. M&D. Un de ces exemples innombrables, autant que lamentables…
En voici quelques autres, de ces faits et méfaits parfaitement avérés et réalisés sans intervention des « autorités compétentes », et même dirons-nous, en totale complicité avec les destructeurs puisque tout ceci était connu et même parfois déjà en cours de fouilles… et bien entendu, sans aucune autorisation d’intervention bénévole du moindre poêleur, ni sur les lieux, ni dans les déblais, ni dans les décharges et poubelles.
Ceci, à mon sens, et n’en déplaise à la bienséance, ne dénote pas une simple incompétence ou un zèle exacerbé de la part des autorités patrimoniales, mais une insondable et paroxysmique stupidité ! Que rien de logique et de scientifique ne justifie.
J’entends l’Anglois hurler de rire. Lui qui, tous les jours, enrichit ses musées des trésors fabuleux découverts et déclarés légalement par les détecteux.
Il faut bien noter aussi, que l’archéologue professionnel qui se permet d’avoir l’audace de vouloir sauver quelque vestige en marge d’une fouille abandonnée ou achevée, se heurte au mur administratif et au courroux hiérarchique. Y compris sur les gravats de décharge, et de surcroit à l’aide d’un détecteur de métaux, ce renégat est réprimandé, voire même, mis au ban de la « profession ».
Les notes qui suivent ont été envoyées aux services régionaux de l’archéologie et aux politiques, précisant que cette situation provient en partie du manque de moyens accordés à l’INRAP. En partie.
Prenez un décontractant, accrochez-vous, et gardez à l’esprit qu’il ne s’agit que d’un tout petit coin de France et qu’il est évident que les choses se passent ainsi sur tout le territoire. Pensez aussi que chaque cas mériterait un développement aussi fourni que l’article d’Arthur.
C’en est effarant et donne le vertige.
Pilleur le poêleur ?
La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 87