MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour août, 2019

Trouvaille 107.11

J’ai le plaisir de vous envoyer deux photos d’un statère que l’on pense namnète. C’est mon ami qui en a fait l’heureuse trouvaille. Il pèse 7,8 g et il est d’une couleur très jaune. Est-il possible qu’il soit non pas en électrum mais en or ? Cette monnaie a été trouvée dans le 17, elle est extrêmement bien conservée avec des détails très fins. De pouvoir observer une telle monnaie, cela m’a rappelé votre dossier sur les monnaies gauloises de l’été dernier dans monnaies et détection (d’ailleurs je n’arrive pas à retrouver cet exemplaire dans mes affaires). Merci par avance pour votre expertise, au plaisir de vous lire. Cordialement. Clément
C’est bien un statère émis chez les Namnètes, à la toute première phase de l’importante émission dite «  à l’hippophore » Nouvel Atlas t. II, série 308 A, DT 2181-2183. Le poids élevé et l’aspect d’or allié d’assez bon aloi, en se fiant à la photo, permettent de situer la monnaie dans le dernier tiers du IIe siècle av. J.-C. Avers : tête à droite, entourée de cordons perlés terminés par de petites têtes coupées ; la chevelure est stylisée. Revers : cheval androcéphale galopant à droite conduit par un aurige étendant la main droite ; entre les jambes du cheval, hippophore. Cette monnaie est un TB++ et peut s’évaluer 1000 euros.

Ma pièce préférée

Originaire d’un petit village de Lorraine au bord de la Moselle, mon père travaillait dans une société qui extrayait du sable et des galets de cette rivière. En 1962, un petit sac en chiffon tout gras, contenant une cinquantaine de monnaies trouées et des pièces allemandes avec la croix gammée, fût remonté d’une berge de cette rivière. Cette boursée m’avait été offerte pour démarrer une collection (maladie familiale).

Un de mes grands-pères travaillait dans une entreprise de revêtement de sol. Par son métier, il démontait, nettoyait beaucoup de parquets très anciens de vieilles maisons dans une petite ville fortifiée par Vauban. Il avait naturellement gardé tout ce qu’il trouvait sous les plinthes entre les lames de bois. Celles-ci sont venues grossir ma petite collection. Puis j’en ai glané une ou deux par ici, deux ou trois par là.
Nous avions à ce moment-là une école primaire dont les classes allaient jusqu’au niveau du certificat d’études primaires. Pour les 2 dernières années, nous avions eu un instituteur remplaçant qui avait pour nous, enfants de la campagne, beaucoup voyagé (Sénégal, Mauritanie, Suisse, Belgique…).
En dernière année, au printemps 1966, celui-ci, qui était au courant de la vie de chaque élève, me montra une 5 Frs suisse « Guillaume Tell ». C’était la première fois que je voyais une monnaie aussi grosse en argent, de plus le millésime correspondait à l’année du certif.
Il me dit : « Tu vas passer un concours après le CEP pour aller en 4e d’accueil, si tu réussis, cette pièce est pour toi ».

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 107

Dinosaure aux enchères

Un rare dinosaure, découvert par un agriculteur américain en 2012 sur ses terres. Aux États-Unis vous êtes propriétaire de votre sous-sol et de ce qu’il contient. « Pas en France ». Le Dinosaure baptisé Skinny était complet à 90 %, ce qui est assez rare – dans les musées de nombreux os manquants sont en résine –, il fait partie de la race des diplodocus, 13 mètres de long pour 6,20 de haut. La maison de vente aux enchères précisait qu’il était possible de le présenter dans une position différente, au cas où votre hauteur sous-plafond ne serait pas suffisante par exemple… Skinny a été exposé plusieurs semaines dans la gare de Londres, avant de prendre le tunnel sous la manche pour être remonté à Paris. Estimation : 1,5 millions d’euros.
Source : lefigaro.fr

Trouvaille 107.13

Bonjour, voici une monnaie que je viens de trouver ce week-end en Ariège (petite sortie entre deux ondées). Je pense qu’elle est en argent et qu’elle pourrait être espagnole. Elle pèse 1 gramme. Pourriez-vous m’en dire plus ? Un fidèle lecteur, William
Oui, il s’agit bien d’une monnaie espagnole : un demi réal de Grenade de l’époque des rois catholiques, fin du XVe siècle. Avers : + FERNANDVS: ET: ELISABT:, faisceau de six flèches (Ferdinand et Isabelle, par la grâce de Dieu). Revers : + REX: ET: REG CAST: LE: Joug ; lettre d’atelier dans le champ au-dessous d’une croix (roi et reine de Castille, Léon, Aragon et Sicile). La monnaie est percée et son état est TB, c’est une monnaie qui se négocie 20 euros.

Une histoire de détection bretonne (suite et fin)

Dans le M&D n° 100 vous aviez pu lire le récit de Gweltaz au sujet de la découverte de nombreuses balles de fusils sur une plage du nord de la Bretagne. Vous êtes certainement nombreux à vous poser des questions sur les raisons de leur  présence aussi nous allons tenter de vous apporter quelques éléments de réponse…

Les balles retrouvées par Gweltaz peuvent être identifiées de façon précise. Sur la photo de la page 16 (M&D n° 100), en bas à droite on peut aperçevoir deux balles (oxydées) pour le fusil allemand Mauser 7,92 mm et au centre se trouvent plusieurs balles en plomb déformées qui semblent correspondre au calibre de 11 mm Gras modèle 1874. Enfin à gauche, des balles D pour le fusil Lebel modèle 1886 dont certaines sont déformées. Nous allons nous intéresser plus particulièrement à cette dernière munition qui a par ailleurs été retrouvée en assez grand nombre (plusieurs centaines d’exemplaires) sur cette plage.
Ces deux munitions (11 mm et 8 mm) ont tout d’abord été tirées par des armes règlementaires françaises probablement entre le dernier quart du XIXe siècle jusqu’au premier quart ou le premier tiers du XXe siècle. Ces armes étaient le plus souvent des fusils et des mitrailleuses en dotation dans l’armée française au cours de cette période et régulièrement lors de leur service militaire, les troupes étaient régulièrement entrainées aux tirs sur des terrains aménagés. Certaines plages du littoral plus accessibles à marées basses constituaient également des zones dégagées et permettaient de s’exercer au maniement des armes à feu (fusils et mitrailleuses) mais également au tir à l’aide de cibles.
Il existait certainement à proximité de la plage où Gweltaz a retrouvé toutes ces balles et à une distance relativement proche un ancien terrain de manœuvres ou un lieu de cantonnement pour les troupes françaises. A Saint-Brieuc, dans le nord de la Bretagne, la caserne Charner construite en 1875 fut chargée d’accueillir le 71e régiment d’infanterie et la caserne des Ursulines a également abrité le 271e régiment d’infanterie. Ce sont peut-être des troupes qui appartenaient à ces deux régiments qui se sont entrainées au tir sur les plages où ces nombreuses balles furent retrouvées ?

Photos de Gweltaz, M&D n° 100 page 16.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 107

Trésor de grenier, suite

En 2014 un fuite de toiture dans une vieille demeure de Toulouse permettait la découverte d’un tableau oublié dans une soupente, un tableau qui sera à sa découverte attribué au peintre Caravage ! Probablement pillé par les armées de Napoléon (Monnaies & Détections 88). Après des années d’expertises et contre-expertises, le tableau devait finalement passer en salle des ventes en juin dernier, les Caravage ne sont pas signés et pour certains le doute persistait. La mise à prix devait démarrer à 30 millions d’euros, quand même ! L’État français avait dans un premier temps, bloqué la sortie de territoire, ce qui permet aux musées français d’enchérir à moindre coût, l’interdiction de sortie de territoire faisant sérieusement baisser le prix d’une œuvre d’art.
Finalement les musées français ont laissé passer, et il n’y a pas eu de vente aux enchères, la transaction s’est faite de gré à gré. L’acheteur serait un milliardaire américain et le supposé Caravage baptisé « Judith et Holopherne » aurait changé de main pour plus de 100 millions d’euros…
Sources : connaissancedesarts.com / Monnaies & Détections 88

Trouvaille 107.4

Bonjour la rédaction, je voudrais vous faire partager la trouvaille d’une vie de prospecteur à savoir ce solidus de Constance, atelier de Trêves. Bien à vous, Bruno
Il s’agit bien d’un solidus mais pas la trouvaille d’une vie de prospecteur ! Trouvez un dépôt de trois cents de ces monnaies et cela commence à représenter la trouvaille d’une vie de prospecteur ! Avers : buste de Constance II à droite, coiffé d’un diadème perlé, cuirassé. CONSTANTIVS AVGVSTVS “Constance auguste”. Revers : deux Victoires ailées, debout se faisant face, tenant des deux mains entre elles une couronne portant inscription des vœux. Différent d’atelier en exergue. VICTORIAE DD NN AVGG, dans le champs VOT XX MVLT XXX TR Victoriae Dd (dominorum) Nn (nostrorum) Augg (augustorum) :
“Les victoires de nos seigneurs augustes”. Vot (is) XX (vicennalibus) Mult (is) XXX (tricennalibus) : “Vœux pour le vingtième anniversaire de règne et plus pour le trentième à venir”. Cette monnaie a été frappée en 347-348. Elle est en état SUP, autant que nous puissions voir avec la faible définition de vos images, et se négocie aux alentours de 2000 euros net.

En 2008, Monsieur C révélait la découverte du trésor de sa vie 30 ans plutôt. Cela s’est passé au sud-ouest de Vézelay sur la commune de Saint-Aubin-des-Chaumes.

Dans les années 70, il se promène avec sa femme sur une parcelle cultivée et trouve à l’œil nu une pièce romaine en bronze. Il revient avec un détecteur de métaux et découvre un dépôt sous la forme d’une poterie et un tonnelet tirelire rempli de monnaies. Il trouve même une grande quantité de statuettes en bronze : un grand Apollon et d’autres nombreuses divinités romaines, des bijoux, des cuillères et un miroir en argent. Après un très long nettoyage, il dispersera son dépôt au fil des années, en vente aux enchères ou à des professionnels de l’Antiquité et de la numismatique.
Le remords le prend en 2008. Il est alors âgé de 87 ans. Il a gardé une trace de son histoire avec photos, schémas et croquis, il prend contact avec le conservateur local pour faire sa déclaration. Evidemment la DRAC porte plainte, mais elle est classée sans suite pour prescription de l’action publique. Pour citer le média d’où vient cette information : « il reste heureusement aux scientifiques français les moulages de plâtre et une excitante campagne de fouille qui se poursuivra jusqu’au 27 juin. » Une excitante campagne de fouille… Si ce n’est pas malheureux de lire cela.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 107

15 lingots d’or

A trouver ! C’est un jeu, une sorte de chasse aux trésors, mais avec à la clé de vrais lingots, bon des lingots de 10 grammes, mais quand même… Des lingots cachés par la société de jeu « Escape Hunt » dans ses salles de Nancy (8 lingotins à trouver) et la salle de Jouy-aux-Arches près de Metz (7 lingotins à trouver). Les lingots seront cachés dans les salles de jeux, on vous y enferme et vous devez résoudre des énigmes pour en sortir, et vous aurez la possibilité de trouver un lingot,
mais il faut gagner la partie et résoudre l’énigme pour repartir avec ! Les lingots seront à gagner du 15 juin au 31 décembre.
Source : Escape Hunt Metz

Qu’a bu l’âne au lac ?

Ce matin, l’alarme du portable (guitare rythmique avec vibreur) annonce le réveil. Elle a l’air plus doux qu’à son habitude lorsque cruellement elle signale le moment fatal où finit ma nuit pour me rendre au travail. Non !! Aujourd’hui il est temps de me réveiller, de me lever et animé d’une humeur badine, de débuter une longue et belle journée de prospection. Par l’interstice des volets en clef, je devine le jardin baigné de soleil. La météo n’a pas menti (une fois n’est pas coutume !) et c’est déjà un bon début !
Après un passage rapide sous la douche et un petit déjeuner sur le pouce, je descends 4 à 4 les escaliers. Le Déus en mode charge, dans un garde à vous impeccable, m’attend gentiment dans un coin du salon. Surtout ne rien oublier (on oublie toujours quelque chose !!) : la télécommande, le casque, la pelle, le GPS, les cartes IGN, les casse-croûtes préparés amoureusement la veille, le couteau Laguiole (prononcez Laïole) et le petit rouge de derrière les fagots qui va bien. Tout y est ! Un petit « ding » sur le portable (note par défaut) me signale que je viens de recevoir un sms. « Coucou poulet (lui c’est lapin) je décolle, je suis chez toi dans un quart d’heure. »
20 mn plus tard (5 mn comprises pour l’indispensable rituel du partage du café) nous démarrons dans le matin lumineux, excités comme des électrons libres et heureux comme des gamins en récréation qui vont passer une journée formidable dans un immense terrain de jeux de pistes et de chasse au trésor, dressé dans un décor fabuleux. Aujourd’hui les sites que nous avons choisis se trouvent dans l’Aveyron et le Tarn.
Malgré les 100 km qui nous séparent de la base de loisirs du lac où nous nous rendons en premier lieu, le temps passe vite. Je vous laisse imaginer. L’évocation de la dernière monnaie qui pète le feu, la fois où l’on s’est perdu pendant des heures dans la forêt, le souvenir tant de fois ravivé du trésor d’Augier Delpech (n° 100 de Monnaies & Détections) ou celui plus drôle de la Poisse (n° 103 « Antique ou en toc »). Le nez à nez avec une harde de sangliers belliqueux ou grognons, le nez à nez avec un agriculteur belliqueux ET grognon, le commentaire sur les derniers articles de Monnaies & Détection. Et comme à l’accoutumée le débat unilatéral mais passionné sur les lois scélérates qui tendent à brimer notre cher loisir. Bref de quoi alimenter largement la discussion durant tout le temps du trajet.
La route sinueuse et étroite nous offre un décor bucolique, fait d’épicéas, de chênes et de châtaigniers remarquables. Des champs à perte de vue où paissent des vaches aux mamelles pleines d’un bon lait bien crémeux et de temps en temps un gros corps de ferme, ouvrages aux murs aussi épais que le lait des vaches, en pierre de taille et aux toits en lauze.
Au détour d’un énième virage, comme une image de carte postale, le lac apparait, majestueux. Son niveau d’eau est très bas et donc idéal à prospecter. C’est un lac de hauteur et l’été, malgré la canicule, l’eau est assez fraîche. Aussi par un phénomène naturel, les doigts des baigneurs dilatés par la chaleur se contractent sous l’effet de l’eau froide (comme d’autres parties de leur anatomie que l’on compare moqueur à un escargot dans sa coquille) et pour le malheur des vacanciers mais pour le plus grand bonheur des prospecteurs, les bagues ont une fâcheuse tendance à se perdre dans l’eau profonde. Cette zone de baignade étant asséchée, il est donc généralement fort possible de faire de belles trouvailles.

… La suite de l’article dans Monnaies & Détections n° 107