MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour septembre, 2020

Man, un royaume discret

La numismatique de l’île de Man est moderne, diverse et originale.
Moderne puisqu’elle se développe encore, depuis la Mint Tower de Londres en 2020.
Diverse par la multiplication des émissions commémoratives propices à faire entrer des devises, de même que l’imposante philatélie mannoise.
Originale parce qu’elle tente de mettre en valeur la culture, le particularisme de l’île de 572 km2 qui gît en mer d’Irlande.
Lorsque des monnaies de 20 d. s’ornent du portrait d’Elisabeth II et d’un bateau viking côté pile, cela indique un choc de civilisations qui aurait eu lieu au Moyen-Age.
Lorsqu’une langue celtique fait son apparition, toujours de l’autre côté, le champ des possibles se restreint. Elisabeth II + langue celtique ? Ecosse, Pays de Galles voire Ulster. Eh… bien, non !
Man a été sous domination norvégienne jusqu’au XIIIe siècle. Ce long règne scandinave sur un substrat celte (l’occupation romaine ayant été anecdotique) va donner une coutume et un parlement qui reflètent, en ce XXIe siècle, cette civilisation des “Gaels Galls”, qui a imprimé sa marque aussi sur le Galloway écossais. Ce mélange de Vikings et des autochtones a donc duré jusqu’en 1266.
Même devenu vassal du roi d’Angleterre, le royaume de Man a perduré officiellement jusqu’en 1504. La dynastie Stanley, préféra ensuite user du titre de Seigneur de Man, une tendance générale pour tous les anciens royaumes d’Irlande et de mer d’Irlande, il s’agissait de ne pas faire d’ombre à la monarchie anglaise, tellement coupeuse de têtes.

A gauche, Les Stanley, leur blason, leur devise en français.
A droite, Les Murray, leur couronne ducale.

La suite de l’article dans Monnaies & Détections n°113 …

 

Deux porte-couteaux à 100 000 € !

Belle découverte pour deux enfants d’une famille parisienne, réfugiés dans la maison familiale à la campagne pour cause de confinement. Les deux gamins qui cherchaient des vieux draps pour monter une cabane ont découvert dans l’armoire de la grand-mère récemment décédée deux petits blocs, jaunes et très lourd… Leur père a cru, dans un premier temps, qu’il s’agissait de porte-couteaux ! Vous l’avez compris, c’étaient bien deux lingots d’or ! Probablement achetés dans les années 60 et qui au cours actuel, se négocient à plus de 50 000 euros pièce ! De quoi garder un bon souvenir du confinement…
Source : lepoint.fr

Trouvaille 113.05

Je suis un grand lecteur de votre revue que j’attends toujours avec impatience. Je vous envoie pour une identification un objet trouvé dans une prairie du Lot-et-Garonne. L’objet mesure 3 cm de diamètre, on dirait un joueur de tambour. Je pense qu’il est en cuivre. Tony.
Il peut s’agir d’une décoration d’extrémité de haut de canne. En tôle repoussée, il représente effectivement un joueur de tambour debout en marche dans un cercle paysagé. Une alternance d’écus et de visages séparés par un élément floral est présente dans le cercle extérieur. La datation proposée est XVIIIe-XIXe siècle.

S. Georgius. Equitum. Patronus

« Saint Georges, patron des cavaliers », voilà l’inscription écrite sur une médaille découverte dans un labour en 2000. Le seul et unique exemplaire découvert en 21 années de prospection !

Enluminure du XVe siècle.

Cette médaille fut découverte dans une zone qui donna aussi une grande quantité de boutons militaires anglais de 1914-1918. Voilà pourquoi je pense qu’elle fut probablement portée par un soldat anglais et fut perdue à cet endroit lors de violents combats ayant opposés troupes anglaises à l’armée allemande en 1914. Cette médaille est un modèle du XIXe au début XXe siècle, en alliage de cuivre, argenté, d’un diamètre de 26 mm pour un poids de 4,50 grammes. La face arrière est totalement usée !, ou il s’agit d’une médaille uniface ? peu probable toutefois ! La face visible représente Saint Georges à cheval terrassant un dragon (le mal) et la légende en latin « S. GEORGIUS. EQUITUM. PATRONUS » La face arrière aurait dû comporter une nef avec 3 personnages dont le Christ et la légende en latin « INTEMPESTA SECURITAS », la sécurité dans la tempête.
Cette médaille je n’en ai plus jamais rencontré en 21 années de recherches ! Elle semble rare à trouver dans nos régions, même pour nous prospecteurs.

Bestiaire d’Aberdeen, début du XIIIe siècle.

La légende

La légende nous raconte que vers 297 de notre ère, un jeune homme de 17 ans entre en service dans l’armée romaine. La carrière de celui-ci fut très courte car en 303 il finit sa vie décapité ! et cela pour avoir pris parti pour les chrétiens. Il est enterré à Diospolis (de nos jours Lodd), dite aussi ville de St Georges, détruite en 1010 et ensuite reconstruite par Etienne de Hongrie. St Georges, originaire de la Cappadoce, pays réputé chez les anciens pour ses chevaux, est toujours représenté selon l’image de l’église, monté sur un bel et bon cheval de bataille généralement blanc et terrassant un dragon de sa lance. Ainsi, dit-on, armé de pied en cap, en Arménie qu’infestait un terrible dragon, il réussit à passer un lien autour du cou du monstre et le transperça de sa lance tandis que la fille du roi de Libye s’enfuit des rochers proches où elle avait été attachée.
Rapporté, semble-t-il d’orient par les croisés, le culte de St Georges se répandit au moyen âge par toute l’Europe et même en Russie où jusqu’en 1472, il figura à cheval parmi les armoiries de la couronne.

Médailles, XVIIIe siècle, National Maritime Museum, London.

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Bretling

Belle découverte pour un plongeur anglais, Stephen Kershaw, qui plongeait avec un de ses amis sur l’île de Corfou en Grèce. En utilisant un petit détecteur étanche, un Pulsedive étanche à 60 mètres, ils ont découvert une montre de luxe de la marque Bretling ! Ils ont dans un premier temps pensé qu’il s’agissait d’une copie chinoise, plus courante que les vraies… Vérification faite, c’est bien une authentique Bretling, le modèle navitimer chronographe, un modèle de collection qui, suivant l’état, peu se négocier entre 7000 et 10 000 euros pour l’exemplaire découvert et qui leur a permis d’avoir une page dans le Daily mail…

Source : dailymail.co.uk

Trouvaille 113.09

Un après-midi dans un champ du 45, il y a quelques mois de cela, détection avec mon détecteur Déus. J’ai trouvé une petite statuette en surface. Pourriez-vous m’aider à l’identifier ? Elle est en bronze. Merci. Loïc 
Il s’agit d’un chérubin tenant un objet non identifié. Plutôt XVIII-XIXe siècle que gallo-romain.

La Ciste au hasard

Sur mon lieu de villégiature, le temps se prêtait à une prospection à la billebaude. Allez c’est dit, cet après-midi, je prends mon sac à dos XP et mon équipement et je pars au hasard. Un rapide coup d’œil sur Iphigénie sur mon iPad m’apprend que le vallon que je vois de la maison louée, s’enfonce profondément, sans route goudronnée, sans habitation. C’est bien le diable s’il n’y a pas un petit promontoire rocheux, un éventuel abri sous roche ou autre chose remarquable et prospectable. Iphigénie ne mentionnant rien de particulier, je m’attends surtout à faire un peu de sport et dépenser quelques calories tout en me faisant plaisir.
La descente au fond du vallon se fait en travers d’une végétation touffue mais pas ronceuse, avec quantité de bois et troncs tombés au fur et à mesure des décennies et des coups de vents et j’arrive sur un chemin de terre bordé d’une part par le coteau d’où je viens et d’autre part par une série de champs étroits qui semblent à l’abandon, les champs étant coincés par l’autre coteau et un petit ruisseau qui s’écoule tranquillement.
Au vu de la végétation dense sur les pentes je prospecte au hasard les parties sans herbes hautes des champs au fur et à mesure de mon avancée. C’est très propre et il n’y a que très peu de déchets et cartouches. A croire que les chasseurs locaux ignorent cette combe ??? Tant mieux d’ailleurs car j’ai le plaisir d’y observer pendant cinq minutes un chevreuil en train de se repaitre. Il semble chez lui ici et parait serein.
Je ne trouve que trois monnaies : un denier de Dardenne, un liard de Louis XIV et un dix francs Guiraud. En objets deux boutons et un anneau en bronze.
Je tombe aussi sur un vieux camion Peugeot abandonné là, il est plus vieux que moi c’est sûr ! C’est un Peugeot D3-D4 appelé gentiment « nez de cochon », construit à partir de 1950 et jusqu’en 65.
C’est quelque chose que j’ai remarqué, dans ces coins paumés en pleine nature, les locaux se débarrassaient de leurs déchets dans la combe derrière la ferme ou dans la pente d’un vallon boisé, dans les années 60 voire 70 avant que le ramassage soit mis en place. On ne peut pas leur en vouloir.

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300 000 euros

En or et en argent liquide, c’est la somme saisie par la police en région parisienne après l’arrestation d’un gang spécialisé dans les vols de bijoux en or. Une équipe de faux plombiers et faux policiers qui cambriolait principalement des personnes âgées, avec le coup classique du faux plombier pris en flagrant délit ou suivi des faux policiers… L’or, refondu de façon quasi-systématique, était revendu en Allemagne…

Source : leparisien.fr

Trésor de grenier

À l’automne dernier, lors d’une journée d’expertise gratuite, un particulier avait soumis une aquarelle à un groupe d’experts, il n’avait aucune idée de sa valeur. La signature de l’aquarelle : Gauguin. P, le 2 juillet 1865, avait déchaîné les passions : un dessin réalisé par Paul Gauguin (1848-1903), alors âgé de seulement 17 ans ! Le premier dessin connu de Gauguin. On ne lui connaissait, avant cette découverte, que des peintures et il était considéré comme un peintre autodidacte… Plusieurs experts ont confirmé qu’il s’agissait, probablement, du célèbre peintre, d’autres ont préféré ne pas se prononcer. L’aquarelle, un chalet suisse au bord de l’eau, a finalement été vendue 99 000 euros, acquisition d’un particulier français résidant en Suisse, une sorte de retour aux sources pour cette aquarelle.

Source : interencheres.com

Et Bonaparte vola le trésor des chevaliers de Malte

Malte, petit archipel de la Méditerranée entre la Sicile et l’Afrique, capitale La Valette.

L’île a eu une histoire mouvementée entre la conquête de l’islam en 870, ensuite reconquise par Roger de Sicile en 1090, elle tombe par la suite dans le giron des Habsbourg d’Espagne. Malte fut ainsi donnée par Charles Quint aux chevaliers de Rhodes en 1518, ordre religieux et militaire issu des hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem fondé en 1099. L’ordre participa à toutes les croisades. Réfugiés à Rhodes en 1308, la chute des templiers ayant servi d’avertissement, les dignitaires de l’ordre s’établissent à Rhodes, très loin du pouvoir de Philippe le Bel. En 1530, l’ordre devient ainsi les chevaliers de Malte.
L’ordre des chevaliers de Malte participe également à la terrible bataille navale de Lépante en 1571 qui oppose la Sainte Ligue, alliance catholique hispano-italienne commandée par Don Juan d’Autriche, demi-frère et amiral du roi d’Espagne Philippe II, contre Sélim II et son grand amiral Ali Pacha, qui un an auparavant a fait tomber le dernier bastion vénitien à Chypre, à Famagouste où ses défenseurs furent traitreusement massacrés après avoir négocié leur reddition. Humilié, l’occident perd pied dans feu sa mare nostrum.
La sainte ligue arme 206 galères et 6 grosses unités appelées galéasses, la flotte est montée par 28 500 soldats dont 8 000 Espagnols chevronnés. En face Ali Pacha dispose de 208 galères et 120 petites unités, et 27 000 soldats dont 10 000 redoutables janissaires. Le combat débute vers 10h20 à 15h. L’anéantissement de la flotte de Sélim II est consommé. Il a perdu 170 galères, coulées ou prises, contre 17 pour Don Juan. Les pertes sont toutefois critiques. Chaque camp déplore 8 000 tués et 22 000 blessés. Les Ottomans abandonnent 3 500 prisonniers et 15 000 esclaves chrétiens. Aussitôt libérés de leurs chaînes, la galère amirale d’Ali Pacha est capturée et l’amiral ottoman est décapité. Sa tête ornera la proue de la galère amirale de Don Juan.
Pendant la bataille, l’ordre des chevaliers de Malte subit de très lourdes pertes. La galère amirale de l’ordre fut prise par les Ottomans et tous les chevaliers furent décapités dont un très grand nombre de dignitaires de l’ordre. Les Ottomans tentèrent d’emporter la galère comme trophée mais durent l’abandonner pour échapper aux massacres. Les Ottomans sauvent 30 galères et autant d’unités plus légères. C’est tout ce qui réchappe du désastre.
Par la suite, l’ordre des chevaliers de Malte aura pour mission d’intensifier la gloire maritime de l’ordre par une lutte sans merci contre les pirates barbaresques qui infestaient la Méditerranée. Les expéditions navales contre les corsaires musulmans furent poursuivies avec de fréquents succès et un butin non négligeable pour les caisses de l’ordre et cela jusqu’au règne de Manoel de Vilhena qui s’éteignit le 12 décembre 1736, après 14 années à la tête de l’ordre des chevaliers de Malte.

Monnaies de Manoel de Vilhena (1722-1736).

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