Bonjour, j’aimerais expertiser ma pièce, 12 mm pour 1 g en or. Alors c’est un cadeau de mon père, il la possédait dans une boîte depuis 10 ans. Je n’en sais pas plus, il était agriculteur, nous sommes dans le 29, Brest. Fréderic
Brest c’est la région des tribus des Osismes, des Vénètes et des Coriosolites mais votre monnaie ne se rattache à aucune de ces tribus. Il s’agit d’un quart de statère à la grande roue ornée (réf : DT2347), on suppose que votre poids est approximatif car les quarts de statères sont plus proches de 2 grammes que de un. Delestrée rentre cette monnaie dans la série 368 types divers et composites actuellement non susceptibles d’attributions précises mais elles sont belles et bien armoricaines. L’avers présente un profil à droite au bâton en cimier offrant des cordons perlés. Au revers on distingue un cheval à droite théoriquement androcéphale dont on aperçoit au bord l’œil. Sur votre exemplaire, restes d’un aurige au-dessus du cheval ainsi que d’une croix devant lui. Au-dessous, il y a une grande roue à deux cercles dont le plus grand est perlé. Sur l’exemplaire de l’ouvrage de Monsieur Delestrée, le module est de 14 mm pour un poids de 1,78 g. Si votre poids est correct il pourrait s’agir d’un huitième de statère, sous toute réserve. Votre monnaie est un TTB et peut s’estimer 1800 euros.
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Monnaies et Détections
Archive pour octobre, 2021
Jeanne Bécu naquit le 19 août 1743 dans un milieu modeste. Sa beauté compensant largement sa naissance, elle fut remarquée à 19 ans par Jean-Baptiste du Barry qui en fit sa maitresse. Par le jeu des intrigues, elle fut présentée à Louis XV qui en tomba éperdument amoureux. Le roi âgé de 58 ans, voulut faire de cette jeune femme sa favorite officielle, ce qui ne pouvait se concevoir sans qu’elle fut mariée et titrée.
Jeanne Bécu épousa donc le frère ainé de son précédant amant, le comte Guillaume du Barry, que l’on s’empressa de renvoyer sur ses terres, moyennant une petite compensation. L’ascension de la petite Jeanne est alors fulgurante ; ainsi succédant dans le cœur du roi à Madame de Pompadour, la jeune et très jolie comtesse du Barry bénéficia de largesses royales et reçu domaines, équipages et bijoux en quantité astronomique. Rien ne résiste à cette beauté hors du commun.
Elle s’intéressa également aux beaux-arts et contribua à l’essor du néoclassicisme, faisant notamment appel à l’architecte Ledoux qui bâtit le pavillon de musique de son domaine de Louveciennes. Elle organise soirées, concerts, bals. Elle dépense sans compter. Son train de vie était éblouissant. En 6 ans, c’est-à-dire jusqu’à la mort de Louis XV, la belle avait dépensé plus de 12 millions de livres, entre 1768 et 1774, elle consacra plus de 2 millions de livres à l’achat de pierres précieuses.
Louis XV passa commande d’une pièce d’exception aux joailliers Böhmer et Bassenge, un collier estimé à 1 600 000 livres (soit environ 72 000 000 euros actuel !). Mais la mort de Louis XV avait interrompu les tractations. Par la suite, le collier fut proposé par 2 fois à la reine Marie-Antoinette qui le refusa, jugeant le bijou trop coûteux. Ce bijou sera plus connu sous le nom du « collier de la reine ».
Hélas, la roue finit par tourner.
A la mort de Louis XV, son protecteur, survenue en mai 1774, le nouveau roi Louis XVI délivra une lettre de cachet qui relégua la comtesse du Barry de très longs mois dans un couvent. Fini la vie de château, les fêtes, les repas somptueux, le quotidien est désormais un austère couvent, sombre et humide. La punition durera jusqu’en octobre 1776, date où Louis XVI lui signe son bon de sortie. La comtesse conserva toutefois une pension de 100 000 livres par an. La comtesse du Barry s’empressa de rejoindre son château où elle vécut avec l’agréable compagnie du duc de Brissac et la vie de la comtesse repris un court normal, fêtes, banquets, chasses à cour, etc… Le 10 janvier 1791, le duc de Brissac donnait une fête dans son hôtel parisien et la comtesse y assistait comme il se doit. Alors que dans son château de Louveciennes, des voleurs très bien informés de son absence, en profitèrent pour lui dérober une énorme quantité de bijoux, évaluée à 1 500 000 livres ! Quand la comtesse du Barry s’aperçut du vol, elle entra dans une colère monstre, affichant de la sorte sa richesse à une époque où il ne faisait pas bon de rappeler que l’on devait sa fortune à sa qualité de maîtresse du roi.
La suite dans Monnaies & Détections n° 120
En 1237 après JC, la ville Riazan située à 200 km au sud-est de Moscou, Russie, fut assiégée par l’armée mongole. Les troupes des Mongols étaient dirigées par le Tsar Batu Khan, petit-fils du célèbre Gengis Khan ! Ils réussirent à prendre la ville, Riazan fut entièrement pillée et rasée, la grande majorité des habitants furent exécutés ! Par la suite, la ville fut reconstruite, un peu plus au sud, et la forêt recouvrit les restes du vieux Riazan. Un premier trésor y fut officiellement découvert en 1822, puis plusieurs autres au cours des deux siècles suivants. Début 2021, les archéologues russes, ont lancé une nouvelle recherche sur les bords de la rivière Orca, là où fut trouvé le trésor de 1822 et un nouveau trésor a été découvert.
Un bel ensemble de torques, colliers, pendentifs et lingots, le tout en argent, 32 artefacts cachés là, entre la fin du onzième siècle et le début du douzième, la datation du dépôt a surpris les archéologues, il est antérieur à la prise de Riazan par les Mongols et fut donc caché avant 1237…
Je me permets de vous contacter afin que vous puissiez identifier cette pièce qui a été trouvée par mon fils dans les bois de Saint Martin d’Ardèche. Cordialement, L’ardéchois 07.
Heureusement, une face est parfaitement lisible : il s’agit d’un dinero de Séville pour Enrique IV roi de Castille et Léon de 1454 à 1474. La monnaie dans cet état n’a pas de valeur de collection.
La monnaie dans tous ses états Deuxième volet, l’Antiquité
La Grèce
On sait qu’avant l’apparition du monnayage proprement dit, les Grecs du Péloponèse, et plus spécialement de l’Argolide, ont utilisé comme monnaie des broches à rôtir en fer, semblables à nos fers à brochettes actuels, les « obeloi ». Six obeloi pouvaient tenir dans la main formant ainsi une poignée ou « drachme ». C’est en effet l’étymologie probable du mot qui désigna, jusqu’à l’euro d’aujourd’hui, l’unité monétaire grecque.
Le monnayage véritable conserva ces dénominations, à cela près que le doublet « obole » fut généralisé (obèle gardant presque toujours son sens de broche) et maintint la division de la drachme en six oboles… montrant bien que ces fameuses « drachmes d’obeloi » étaient bien, à l’origine, d’authentiques proto-monnaies.
Les premières pièces de monnaies (en argent et en or) sous la forme actuelle sont, selon Hérodote, l’œuvre des Lydiens vers 650 av. J.C, plus tard, l’usage et la fabrication se répandront dans la Grèce entière.
Durant la période archaïque les pièces fabriquées par les Lydiens sont en électrum, un alliage naturel d’or et d’argent !
Sur l’île d’Égine on frappa les premières monnaies grecques, les fameuses tortues éginétiques qui perdurèrent en différents endroits de la Grèce pour le commerce.
Dès le début, on tenta de tricher en rognant des morceaux des pièces encore pas vraiment rondes… alors pour contrer ces premiers « escrocs » les monnayeurs se mirent à ajouter sur les pièces, des motifs, des décors et à imprimer un cercle autour, on n’était qu’au début de la monnaie « protégée » et plus tard les cités grecques émirent l’emblème de leur ville ou l’image des divinités la protégeant.
Durant la période classique, les pièces frappées au Ve siècle av. J.-C. Sont parmi les plus belles monnaies jamais réalisées. Plus tard, les Romains puis les Anglais et aussi les Français s’inspirèrent des modèles grecs.
La suite dans Monnaies & Détections n° 120
Les fouilles d’un vaste site romain à Murviel-lès-Montpellier, département de l’Hérault, ont permis de mettre au jour plusieurs fondations et les restes d’un cimetière daté du premier siècle. L’un des bâtiments a livré un trésor ! Un petit trésor, mais trésor tout de même, 20 deniers d’argent de la République romaine ont été exhumés dans les restes d’une poterie. Sans plus de précisions, pour l’instant, sur les monnaies. A suivre…
J’en profite pour vous envoyer la photo d’un objet en argent sans poinçon, trouvé dans un herbage. Dimensions : largeur 2,8 cm, longueur 3,7 cm, épaisseur +- 0,2 cm. Je pense que c’est une boucle mais il manque l’autre partie. Quelle époque ? Je vous envoie aussi des photos (pas très jolies, je n’ai pas un bon appareil) d’une pièce en argent : la 1ère, je pense pour un blanc dit guerrier Charles VI 1380-1422. Pourrais-je avoir une cotation ? Ø : 27 mm, P : 1,42 g. D’avance, je vous remercie pour tout, et continuez votre revue qui est intéressante. Je pense envoyer d’autres photos de mes découvertes. Francis
Non, il s’agit d’un fermoir de cape du XIX au XXe siècle.
La monnaie est bien un blanc guénar de Charles VI. Avers : + KAROLVS: FRANCORV: REX, écu de France. Revers : + SIT: NOME: DNI: BENEDICTV. Description revers : croix cantonnée aux 1 et 4 d’une couronne, aux 2 et 3 d’un lis. Votre monnaie semble en état TTB, autant que l’on peut en juger avec le flou artistique à la David Hamilton de l’avers. Son estimation tourne autour d’une quarantaine d’euros.
Dans son “Miskito coast”, publié pour la première fois en 1991, P. Ford nous raconte comment il a recherché la couronne du roi des Mosquitos, contraint de jouer un jeu dangereux avec les sbires de la dictature sandiniste au Nicaragua.
Son aventure commence au Bélize, cet étrange pays qui appartint longtemps aux Britanniques, fait unique en Amérique Centrale, se poursuit au Honduras (anciennement “espagnol” puisque le nom du Bélize, jusqu’à son indépendance en 1981 était “Honduras britannique”) puis gagne le Nicaragua. L’ennui est que depuis 1982, les Mosquitos s’étaient rebellés contre la dictature sandiniste d’Ortega et que la zone frontière entre les deux Etats était particulièrement dangereuse.
Le peuple mosquito avait une indépendance encore fraîche puisque c’est seulement en 1860 que le Royaume-Uni abandonna la protection de ce royaume tropical et reconnut qu’il devenait une simple réserve indienne de la République du Nicaragua. Le roi des Mosquitos passa du statut de monarque à celui de chef de tribu. Bien entendu, ici comme dans le reste de l’Amérique Latine, les Amérindiens furent soumis à toutes sortes de brimades, travaux forcés, enlèvements, viols, rackets de la part de commerçants et d’industriels avides de main d’œuvre gratuite.
La modernité et le progrès arrivèrent au milieu du XXe siècle dans le sens où les armées et autres “gardes nationales” avaient désormais les moyens techniques d’imposer leurs propres exactions en lieu et place de leurs prédécesseurs, les trafiquants et les planteurs de monocultures.
Dans ce sanglant bazar, la couronne et le sceptre des anciens rois des Mosquitos avaient disparu.
Peter Ford va sur le terrain, est menacé, emprisonné, racketté par diverses factions, dans des régions tout aussi diverses mais s’en sort (il est britannique, autant dire neutre dans cette guerre entre les sandinistes soutenus par Cuba et les contras équipés par les USA) et recherche des témoignages. Bien sûr il est confronté aux hâbleurs des bars, comme il y en a partout dans le Monde, menteurs soucieux de proposer la meilleure histoire à un auditoire crédule. Bien entendu, il est confronté aux pertes de mémoire, cet étrange phénomène qui fait que l’on va se souvenir de faits insignifiants arrivés la même année que d’universels bouleversements complètement oubliés, eux.
Troisième obstacle, parfaitement respectable celui-là : la méfiance envers un étranger venant aux renseignements à propos de traditions enfouies.
Il n’a pas que des déboires, il connaît même des situations comiques. Ainsi lorsqu’il découvre la statue du Libérateur de l’Amérique Centrale en pleine capitale du Honduras (Tegucigalpa) il constate que les Français, au XIXe, leur avaient recyclé une statue équestre d’un maréchal de Napoléon… A Trujillo, autre ville du Honduras, un habitant lui indique l’adresse du consulat britannique. Las, celui-ci a été supprimé trente ans auparavant mais la demeure est celle de l’arrière-petit-fils du dernier consul qui “entretient un petit musée de reliques consulaires”. Ou encore cet anthropologue qui débarque dans un village et, soucieux d’en connaître les faits anciens, s’enquiert du doyen d’âge, réponse : “le doyen, il est mort.”
L’un des plus gros trésors de pièces d’or romaines découvert ces trente dernières années, a échappé de peu à un vol ! Trois hommes avaient réussi à pénétrer dans le musée de Trêve, Allemagne, et commencé à percer la vitre blindée protégeant le trésor : 2 518 pièces d’or et le reste du chaudron en bronze qui le contenait ! Le système d’alarme a bien fonctionné et la police est arrivée juste à temps, les malfaiteurs avaient réussi à s’enfuir, mais l’un d’eux avait laissé son ADN sur la vitre blindée… Le trésor de Trêve, découvert en 1993, est depuis au coffre, le musée ayant décidé de renforcer son système de protection. Le trésor étant le plus gros, en or du musée, 18,5 kilos d’or presque pur et au détail des monnaies, une valeur marchande de plusieurs millions d’euros. À l’époque romaine, le contenu du chaudron représentait la paye annuelle, de 160 légionnaires romains !
Bonjour, fidèle lecteur de votre revue, je demande votre expertise pour ces deux monnaies gauloises trouvées dans une vigne dans l’Aude aux alentours de Narbonne. J’en profite aussi pour vous montrer ces deux monnaies que j’ai depuis longtemps, toujours de l’Aude, la première est une demi ou un quart de monnaie certainement romaine et enfin cette monnaie féodale en mauvais état. Laurent
Les deux gauloises sont des monnaies d’imitation emporitaine du type de Bridiers. Nous sommes au troisième siècle avant Jésus Christ.
Monnaie anépigraphe, avers : tête diadémée de Perséphone à gauche, les cheveux tirés en arrière et ramenés en trois mèches, le cou orné d’un collier de perles, un fleuron signifiant un dauphin devant la bouche. Le revers est aussi anépigraphe avec cheval tourné vers la gauche, plus rare (1 gramme, 1 cm Ø), que vers la droite (5 grammes, 1,8 cm Ø), surmonté d’une victoire stylisée tenant une couronne, ligne d’exergue sur la deuxième et tête humaine sous le premier cheval. Ce dernier symbole est inconnu ou peu connu sur les monnaies au type de Bridiers.
La première, le drachme est en état TTB++ voire SUP ; la seconde, l’obole est en TTB avec une frappe plus molle. Ce sont de belles monnaies qui font le bonheur des collectionneurs et qui peuvent monter jusqu’à 1800 euros pour la drachme avec cette particularité de la tête humaine sous le cheval et dans les 600 euros pour l’obole qui est plus rare que la drachme.
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