MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Archive pour novembre, 2023

Trouvaille 133.05

/bonjour j’ai trouvé ceci dans un champ du 27 à Noards; le poids de l’objet est de 170g je pensai a soit une petite hache ou objet agricole ancien se mettant sur un manche en bois pour creuser, l’objet a des petites traces verte.  Laiton ou bronze? Largeur 44mm et 24mm en partie plus fine longueur 86mm épaisseur 5 mm aux extrémités et 10mm en milieu. J’espère que vous aurez assez de renseignements  DF Il s’agit d’une hache plate en cuivre ou bronze, époque chalcolithique pour le cuivre Age du bronze ancien si en bronze : Hache plate à bords rectilignes ou convexes, de section transversale ovalo-lenticulaire ou ovalo-rectangulaire. (-2200-1800)

Trouvaille 133.04

As d’emporia trouvé par Jean françois à Toulouse,  province de Gerone premier siècle avant Jesus Christ

L.M. (RVF).P.C.Q. Tête casquée d’Athéna à droite ; légende latine devant le visage. GOGC MA revers pégase ailé à droite avec à l’exergue la légende EMPOI ou EMPOR pour Emporia. La monnaie présente une patine non uniforme avec quelques taches en TB++ monnaie à 80€

Trouvaille 133.03

Bonjour cher magazine,

Je vous envoie une photo d’une monnaie découverte il y a déjà quelques années qui échappe totalement à mes recherches. Cette monnaie a été trouvée dans un champ en Meurthe-et-Moselle où j’y ai également découvert un potin au sanglier des Leuques. C’est une monnaie en argent, qui pèse 1,6 gramme et a un diamètre de 1,2 cm. On n’y voit au recto un cheval stylisé et au verso un temple (?) avec à ses côtés un animal marin (?). Le style ressemble à une monnaie gauloise, mais impossible de l’identifier. D’où peut-elle provenir et quelle peut être sa valeur? Merci d’avance pour votre aide. Pascal

Il s’agit d’un monnayage tardif de la Loire moyenne, répertorié sur le nouvel  Atlas des monnaies Gauloises par LP Delestrée : série 589 quinaire BELINOC, classe 1 au temple DT 2658: Buste masculin à gauche, chevelure à mèches calamistrées retenues par un bandeau, la légende devant le visage illisible avec arc et carquois sur l’épaule revers: Cheval au repos à gauche dans un temple distyle aux chapiteaux stylisés, l’ensemble dans un grènetis. le temple n’est pas visible sur cet exemplaire. Votre denier ou quinaire est extrêmement décentré en sus d’une frappe molle au revers c’est une monnaie en TB à 50€

Trouvaille 133.02

Bonjour à toute l’équipe, je vous envoie deux monnaies en argent près de Hesdin dans le 62. La plus grande fait un diamètre de 26mm pour un poids de 5,75g, la plus petite fait un diamètre de 19mm pour un poids de 2g. Voici trouvé récemment une bulle papale. Longue vie à votre magazine Éric.
Deux monnaies royales de Louis XV. Mais comment savoir laquelle est le cinquième d’écu de 26mm de diamètre et d’un poids de 5.75g du douzième d écu de 19mm et de 2g? Coup de chance, il n’y a pas de 1/5eme d’écu de type France Navarre
1/12eme d’écu de France Navarre 1719B : cours légal de 10 sols tournois frappé à Rouen en 1719 : 559875 exemplaires. Votre monnaie est en TTB pas de coup, légère usure, léger décentrage au revers c’est une monnaie a 100-120€. Les divisionnaires plus petits ayant beaucoup plus circulés sont en général bien plus usées que votre monnaie. L’autre monnaie est donc un cinquième d’écu aux branches d’olivier 1728 Tours frappé à seulement 90297 exemplaires en état inférieur rayures apparentes 70 €en TTB-
concernant la bulle papale, il s’agit de Nicolas IV : S PA .S. PE. : Têtes nimbées de saint Paul et de saint Pierre de face ; au milieu, une croix. (Saint Paul et Pierre). Revers : NICO/LAUS/ .PP. IIII. : Légende en trois lignes (Nicolas saint père quatrième). C’est le 189eme pape il fut élu en 1288.

Trouvaille 133.01

En voici un dans un état exceptionnel, avec une patine incroyable, que j’ai trouvée à 10m de l’agnel d’or. Est-ce le nom de la personne ayant eu la bonne idée de faire tomber cette monnaie ? J’ai du mal à déchiffrer la légende complète, mais de ce que j’arrive à lire : s. deod** assmai Un arbre, sur lequel un hibou est perché et deux étoiles de part et d’autres. Je pense exactement de la même période que l’agnel, début 14e, aucuns indices d’autre période sur place. Octave 

Petit sceau XIVe s  une chouette perchée sur un arbre, entouré de deux étoiles, la légende   S (igillum)  DEODATVS  SALVI    Sceau de déodat  SALVI.  C’est un  probable sceau d’un clerc nommé déodat SALVI. La chouette symbolise celui qui voit tout, surtout la nuit  (et qui peut sauver ? = Salvi ? )  

Au XIX° siècle, nombre de personnage sont devenus illustres pour l’avancée des connaissances archéologiques qu’ils ont suscitées par un travail acharné, une passion évidente pour leur métier et une envie d’accroitre les connaissances générales et culturelles pour la population. Ainsi plusieurs  noms font parties du panthéon des archéologues et de l’humanité: Schielmann est considéré comme le père de l’archéologie classique. Mariette a fondé le service de l’antiquité de l’Egypte et a travaillé sur la préservation des sites du pays notamment Saqqarah. Le nom d’Edouard Lartet est connu de tous les préhistoriens au même titre que celui de Jacques Boucher de Perthes. Pour tous ces personnages célèbres, combien ont œuvré dans l’anonymat sans récolter la gloire de leurs illustres collègues ?

 Il me plait de faire un parallèle entre les travaux de ces anonymes du XIX° siècle et nos minables fonctionnaires de la culture d’aujourd’hui. Pour ce faire nous allons nous intéresser à Monsieur Ludwig Muller.  Pourquoi ce Monsieur ? Une monnaie Africaine, un bronze de Camarata a été identifié dans le précédent magazine. Cela a été possible grâce au livre de « numismatique de l’ancienne Afrique 1860 écrit par Ludvig Muller (1809-1891) Numismate, archéologue, docteur en théologie. – Directeur du cabinet des médailles du Musée de Thorvaldsen, Copenhague. Müller fut le premier inspecteur du musée Thorvaldsen depuis son ouverture en 1848 jusqu’à sa mort en 1891. À partir de 1838, il s’occupa de cataloguer les collections de Thorvaldsen et le résultat fut publié en 1847-1850 dans une série de catalogues des différentes parties du musée.  Parallèlement à son emploi au Musée Thorvaldsen, il cultive la numismatique et publie plusieurs ouvrages majeurs sur les monnaies anciennes. En 1865, il devient directeur de la collection de monnaies et de médailles. Frère du peintre Adam Müller. Ludwig est enterré à Assistens Kirkegård à Copenhague à côté de son frère.

Dans son ouvrage, il relate l’historique de la conception de ce catalogue numismatique. On découvre ainsi que le roi du Danemark Christian VIII avait chargé deux savants, MM Falbe et Lindberg, en 1843 de publier un ouvrage sur les médailles de l’ancienne Afrique. Une annonce faite dans les quotidiens permettait d’entrevoir un aperçu des recherches de M Lindberg sur les monnaies puniques et invitait les conservateurs de collections publiques ainsi que les collectionneurs  à envoyer au cabinet royal de Copenhague des empreintes de toutes les monnaies appartenant à l’ancienne Afrique et qui seraient à leurs dispositions. Les empreintes affluèrent de tous les pays, ainsi  Falbe dressait le catalogue et Lindberg composait les commentaires de chaque empreinte. Hélas, Lindberg fut nommé à un poste qui l’éloignât de la capitale et Falbe mourut peu après. En 1857, Lindberg, délivré de ses obligations, se proposait de reprendre les travaux mais la mort vint le ravir à la science. Le gouvernement danois ne voulut pas abandonner un projet qui avait exigé beaucoup d’heures de travail et auquel on s’était vivement intéressé en d’autres pays. C’est pourquoi Ludwig Muller fut mandaté pour reprendre les travaux

Celui-ci explique dans son ouvrage que Falbe avait rédigé un catalogue sur la Cyrénaique en Français et que Lindberg commentait les empreintes papiers en danois. Empreintes, rappelons-le, envoyées par des collectionneurs privés et conservateurs publiques de collection de tous les pays. Il signale aussi que beaucoup de gravure sont faites sur du bois  d’après les monnaies originales. Enfin les travaux de Lindberg et Falbe se sont échelonnés sur plus de douze ans. Alors même qu’il pensait n’avoir qu’a mettre en forme les travaux de ces prédécesseurs, Muller s’est très vite rendu compte qu’ils étaient déjà dépassé par les nouvelles « mise à jour » des savants et les découvertes faites entretemps qui remettaient pas mal de choses en question. Il s’est donc résolu à tout reprendre à zéro.

Imaginez-vous devant des milliers d’empreinte papier, peut-être pas toujours faites dans les règles de l’art, ainsi que de gravures sur bois pouvant différer et être mal interprétées, notamment au niveau de la légende par un graveur, de la somme colossale du travail à accomplir ? Des innombrables déductions à faire pour la nouvelle classification du catalogue ? C’est l’un des douze travaux d’Hercule !

Pour être sûr que son ouvrage soit le plus complet possible, Muller fit insérer de nouveaux dans les bulletins numismatiques de divers pays de nouvelles annonces pour récupérer les empreintes des dernières acquisitions des collectionneurs et conservateurs de musée. Il s’est aussi rendu à Paris pour  examiner le cabinet impérial réputé pour la richesse de sa collection. Il a été autorisé aussi à pénétrer dans les locaux du Duc de Luynes ou il a trouvé à foison de riches matériaux pour la numismatique africaine et surtout punique. Enfin il a remercié personnellement les plus gros collectionneurs privés qui avaient envoyé un nombre impressionnant d’empreintes, à savoir, Mr Rollin de Paris,  feu Mr Welzl de Vienne et feu Mr Fontana de Trieste

 Il en résultat l’ouvrage suivant : Numismatique de l’ancienne Afrique Tome I II et III et supplément dans lequel est indiqué après chaque description de monnaie : la dimension selon l’échelle de Mionnet, la division et le système monétaire pour les monnaie d’argent et d’or. Le multiple et la fraction des espèce : les systèmes asiatiques  attique et phéniciens, le poids en gramme français, ou le numéro comprend plus de deux ou trois pièces dont le poids est connu et différent (le plus haut et le plus bas poids sont notés) l’astérisque qui renvoie à la table des poids et le degré de rareté de la monnaie qui peut être déduit du nombre d’exemplaires étudiés…  tout cela pour les mille six cent à mille huit cent monnaies relevées dans le catalogue. Et aujourd’hui encore son ouvrage nous a permis  d’identifier une monnaie que le web n’a pas pu nous fournir. Ce travail a été fait au milieu du XIX° siècle, il n’y avait guère que la poste pour demander un complément d’information sur telle monnaie, pas de téléphone, pas encore le télégraphe et surtout pas d’écran d’ordinateur…

Justement la transition est toute trouvée avec le fonctionnaire de la culture d’aujourd’hui et son écran d’ordinateur. Prenons par exemple, Xavier Delestre parce que je l’aime bien. Son nom nous est connu parce qu’il s’en prend directement à notre loisir. Il a réussi à se faire inviter dans les médias grâce à cela, mais tranquillisez-vous, il n’est connu que de la seule population qu’il hait et dénonce  à cris d’orfraies dans les médias de gauche dont il a l’oreille, il ne lui manque que la barbe pour passer au stade supérieur de l’intégrisme culturel. Or donc ce monsieur a publié une vingtaine d’ouvrage  qui sont passé  inaperçus, certainement noyés dans la multitude publiée chaque année. Il reste l’auteur d’un pillage du patrimoine en France qui est le résultat d’heures passées devant son ordinateur à surveiller  les ventes d’eBay et des réseaux sociaux communs aux prospecteurs. Point n’est besoin d’être conservateur pour ce job, un simple stagiaire sans formation est suffisant mais c’est son Graal, son ouverture aux médias, toujours friands d’articles qui font vendre. Ce ne sont pas ses autres ouvrages tels que   Glanum et autres qui lui ont permis de passer à la TV. Non le pillage du patrimoine est, on peut dire, sa réussite littéraire, son travail reconnu : Clic droit  copier, clic gauche enregistrer plus petit commentaire en dessous de l’image et une page de plus pour l’ouvrage et l’œuvre de sa vie. Je ne crois pas qu’il faille en rajouter, tout est dit.

Gilles Cavaillé

résumé pointe de Palméla

Les pointes de flèches de Palmela datent du chalcolithique, sont en provenance
du Portugal ou imitées sur place en Midi-Pyrénées. Elles ont une soie quadrangulaire,
une pointe en forme de feuille de sauge et sont en cuivre pur avec un petit
pourcentage d’arsenic. Ce sont des objets très rares (dixit les archéologues !)

Couverture 133 de déc-Jan 2024

nouvelle formule , qu’en pensez vous?

Éditorial 133

J’espère qu’Octave sera fier  de sa trouvaille splendide en une de couverture, cette matrice de sceau est dans un état que l’on aimerait qualifier d’habituel, mais hélas c’est l’adjectif « exceptionnel »qui est retenu de nos jour pour les trouvailles dans cet état. On ne va pas refaire le monde et crier «au loup !» contre pesticides et autres engrais, nous en avons besoin. On peut toujours s’indigner de cette «interdiction de détecter» non dite alors que la loi est de notre côté et permettrait de sauver des milliers d’artefacts de la destruction irrémédiable des engins agricoles. D’ailleurs Octave a sorti cette matrice d’un coin paumé du Causse de l’Hérault, loin de sillons agricoles. Cette précision géographique  joue sur l’état de ce métal bronze sorti il y a peu. Cette nouvelle couverture est la première d’une longue série, elle mettra en valeur une belle découverte publiée dans les trouvailles et nous réfléchissons à l’alterner avec la photo d’un prospecteur  en action, c’est surtout l’environnement qui devra faire la différence. Notre lectorat est composé de prospecteurs à plus de 90 pour cent. Ça compte ! En attendant n’hésitez pas à nous dire de ce que vous pensez de cette nouvelle couverture. Bonne lecture.

Gilles Cavaillé