MONNAIES ET DETECTIONS
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Monnaies et Détections
Le 11 juin 1771, sur une berge de Podmokly, en Bohême, royaume des Habsbourg dont
Prague était la capitale, un certain Jan Koch trouve environ 7000 pièces de monnaie en
or, ainsi qu’un torque, le tout pour un poids d’une cinquantaine de kg.
D’abord prises pour des boutons de laiton, leur métal est rapidement identifié par les prêteurs juifs de la ville qui en informent les paysans. Le bruit se répand et, dès que possible, le prince Charles- Egon I de Fürstenberg confisque pour son usage personnel 4200 monnaies. Avec celles-ci, il fera frapper un millier de ducats, en 1772. Titrant 986 millièmes, elles représentent le nec plus ultra du monnayage de la principauté. Ces nouvelles monnaies sont très recherchées et, en vente, elles atteignent allègrement plusieurs milliers d’euros. Nous en présentons une en illustration. Podmokly, c’est la seigneurie de Pürgnitz des princes du Saint-Empire que sont les Fürstenberg depuis 1664. Mais qui a fabriqué les monnaies retrouvées ?
Début 1796, Bonaparte a 26 ans et de très maigres états de services : le siège de Toulon, fin 1793 et la répression de Paris de l’insurrection royaliste d’octobre 1795, et pourtant, c’est Bonaparte que la République choisit pour l’Italie, uniquement par choix politique. Pour son premier commandement important, Bonaparte trouve une armée solide, fière et expérimentée, mais qui, hélas, manque de moyens et d’organisation. Et pourtant, en dix-huit mois de campagne, de la bataille de Montenotte le 12 avril 1796, à la signature du traité de Campoformio le 18 octobre 1797, Bonaparte conquiert le milanais et la Lombardie et force les Autrichiens à quitter la Sardaigne. Un exploit qui marque les esprits par sa rapidité et par le nombre de victoires. Le traité de paix de Campoformio modifia considérablement les frontières des états. L’Autriche conservait une partie de l’état de Venise et recevait l’archevêché de Salzbourg, mais devait céder à la France le milanais, Mantoue, Modène, les îles ioniennes, et, surtout la Belgique (Pays-Bas autrichiens). Ce traité prévoyait aussi de nouveaux statuts territoriaux pour l’Italie et le Saint Empire qui seraient réglés plus tard au congrès de Rastatt (9 décembre 1797-29 avril 1799). Les victoires du génial Bonaparte et la paix conclue à Campoformio lui valurent l’admiration d’une très grande partie de la population en France, mais, effraya aussi beaucoup de dignitaires de la jeune république. En son honneur, on frappa de nombreuses médailles et jetons à son effigie et cela tant en France qu’à l’étranger. Le portrait du jeune général français était très recherché en Europe, sauf en Autriche. Toutes personnes ayant sur elles des pièces à l’effigie de Bonaparte étaient aussitôt arrêtées.
suite dans le magasine 126
La défense de notre loisir, qui est une priorité absolue pour nous, est vue par Monsieur-tout-le-monde comme quelque chose de totalement insignifiant face aux informations alarmistes effrayantes des médias mainstream (Ukraine, réchauffement climatique, prix de l’énergie, etc. etc.) La surenchère étant de mise pour effrayer la population et en faire des moutons dociles, il est inconcevable pour eux de parler de cette loi de la culture qui fait disparaitre des éléments important de notre patrimoine en regard du peu d’intérêt que cela comporte au vu des autres infos actuelles. Ainsi donc nos voleurs patentés peuvent continuer en toutes quiétudes à faire disparaitre les monnaies des collections publiques et continuer à fouiller sans contrôle extérieur. Quel intérêt peut-on apporter à notre histoire commune à déclarer un aureus trouvé en cours de fouille sur un site gallo-romain reconnu ? D’ailleurs la monnaie est le parent pauvre des artefacts trouvés en cours de fouille, son intérêt pour l’histoire locale est quasi nul, je me suis toujours demandé pourquoi les rapports de fouilles officielles des années 70 et 80 que je lisais régulièrement étaient, déjà à l’époque, si pauvre en monnaies trouvées, alors que vingt ans après, on en ramassait encore en pagaille avec les détecteurs, oui je me le demande encore….
Lisez l’affaire Bigot dans les brèves et le texte pour la défense de notre loisir page 29
Bonne lecture Gilles Cavaillé
Retour sur un fait qui nous a échappé : les mardi 28 et mercredi 29 septembre 2021… Le célèbre hôtel des ventes parisien Drouot proposait aux enchères, les mardi 28 et mercredi 29 septembre 2021, une série de pièces archéologiques dont certaines présentées comme exhumées par les époux Périer durant leurs fouilles du début du XXe siècle dans les grottes d’Isturitz et Oxocelhaya : des pointes de sagaie, des harpons, des burins, des lames, des grattoirs. C’est la collection François Bigot, archéologue français décédé en 2009. Très vite après l’annonce de cette vente, les spécialistes de cette période ont émis des doutes. Certains n’hésitaient pas à évoquer une erreur d’étiquetage des lots. Le Musée Basque de Bayonne avait pour sa part été alerté par le ministère de la Culture et vérifié si certains objets ne provenaient pas de ses propres fonds. Ce ne fut pas le cas, mais une enquête a été diligentée pour déterminer l’origine des pièces présentées comme issues des grottes basques. A ce jour, il est impossible de savoir où en est le résultat de cette recherche. Mais penchons-nous un peu sur cette histoire et traduisons les faits décrits : « certains n’hésitent pas à évoquer une erreur d’étiquetage » et « le musée de Bayonne a vérifié si cela venait de ses propres fonds ce qui n’était pas le cas ». En clair, le ministère de la Culture vérifiait si les héritiers ne vendaient pas une partie des objets trouvés par Mr Bigot lors de campagnes de fouilles et dont il était dépositaire au moment de son décès. Qu’est-ce que cela implique ? Que 12 ans après son décès, les objets en dépôt sont chez les héritiers qui ne sont pas forcément au courant de « certaines subtilités », que le ministère de la Culture a d’autre chat à fouetter ? Pour cette action, il ne fait que son travail et on n’a pas à le féliciter.
– Autre possibilité, et vous me savez totalement innocent, je ne peux même pas l’envisager, François Bigot aurait soustrait de ses fouilles officielles pour sa collection personnelle, quelques objets qui sont donc inconnus du musée basque de Bayonne. Non, non, impensable !
– Troisième possibilité à envisager sur cette notion pudique « d’erreur d’étiquetage » un possible étiquetage faux pour servir commercialement la vente. On ne peut pas jeter la pierre sur toute l’archéologie française systématiquement et je me plais de croire de temps en temps à ce genre d’hypothèse.
Au fait, la vente a rapporté 832 589 euros…
Gilles Cavaillé