MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Messerschmitt dans le Sud‑Ouest

En 1943 et 1944, Tarbes et Pau sont deux grandes bases écoles pour les jeunes pilotes allemands.
Ces aérodromes éloignés du front bénéficient d’une météo clémente et sont parfaits pour l’entrainement des jeunes pilotes de la Luftwaffe (1). Les escadrilles JG101 et les JagdGruppe Sud et West y volent fréquemment. Une activité fébrile y règne au quotidien : les jeunes pilotes décollent et se posent sans arrêt, parfois pour des vols de quelques minutes seulement.

Des appareils nombreux mais beaucoup de « casse »

De nombreux types d’avions très différents sont utilisés : des Dewoitine 520 français repeints aux couleurs allemandes (2), des Messerschmitt Bf 109 E F ou G (3), des Arado96, et même un « oiseau rare » le Messerschmitt Bf 109 biplace spécialement modifié pour l’entrainement, le Me109G12.
Certains Messerschmitt Bf 109E sont équipés de patins latéraux sous la voilure, pour que les jeunes pilotes puissent s’entrainer au roulage en limitant le risque de cheval de bois. Ces machines sont surnommées « idiotenbock » (4) (qui pourrait se traduire par « la chèvre de l’imbécile »).

Sceau médiéval

Encore une belle histoire de chasse au trésor qui nous vient d’Angleterre, on trouve autant de trésors en France, mais il ne faut pas le dire, cela donnerait beaucoup trop de travail aux archéologues, qui n’ont pas assez de monde pour collecter autant d’informations ! Les Anglais, eux sont moins bêtes, ils utilisent des bénévoles, c’est gratuit, ce qui leur a permis de mettre en place un maillage sur le terrain, dans chaque commune, qui ne laisse rien passer, leur permettant d’élaborer des bases de données, à des années lumières de l’archéologie française… George, 10 ans, prospecte depuis l’âge de 5 ans ! Avec son père, George participait à une sortie détection dans le Suffolk. Il y a des rallyes détection tous les dimanches en Angleterre. Au cours de cette sortie George a vu son détecteur Garrett ACE lui signaler une bonne cible qui s’est avérée être un sceau d’époque médiévale ! En bronze, daté du 13e siècle, il proviendrait du Prieuré de Butley fondé en 1171 et qui aurait disparu vers 1538. Intéressant quelques musées et collectionneurs, la matrice de sceau va passer aux enchères sur une estimation de 5 à 7 000 euros ! Somme qui sera bien sûr partagée à parts égales entre le propriétaire du terrain et le petit George, l’inventeur.

Source : suffolklive-com

Trouvaille 124.04

Bonjour à tous, je vous envoie ci-joint des photos de ma récente découverte dans un champ du nord blayais (Gironde 33), trouvée le long d’une rivière. Il s’agit d’une pièce en argent de 20 mm de diamètre, pesant environ 1,02 gramme. Je pense à une monnaie carolingienne, denier de Saintes. Pouvez-vous m’en dire plus sur cette monnaie s’il vous plaît ? Merci pour votre réponse et votre revue toujours aussi passionnante. Stéphane33
A l’avers : + STCI+NAS trois croisettes et au revers une croix et la légende LODOICUS. Il s’agit d’un denier anonyme frappé environ au milieu du XIe siècle dans le comte du Saintonge. Ref BOUD 450 et PA 2706. Le boudeau quant à lui a une lecture différente : STEINAS. A ne pas confondre avec la monnaie carolingienne de Louis IV d’outremer pour Saintes. La vôtre est bien une monnaie féodale plus tardive d’un siècle en état que l’on peut qualifier de SUP en valeur estimative de 800 euros.

Le secret de la Licorne

En 2018, un prospecteur anglais qui a préféré garder l’anonymat prospecte un champ dans le Buckinghamshire, c’est une prairie verdoyante, il fait beau et son détecteur de métaux ronronne, bref un monde parfait, quand tout à coup un signal bien net se fait entendre, notre chanceux prospecteur creuse et trouve de l’or ! L’histoire ne dit pas si c’est la première fois, pour le métal jaune, mais la découverte est superbe, une grosse chevalière en or, pesant un peu plus de 20 grammes !

Une chevalière avec des armoiries, un blason orne le chaton. En nettoyant la terre, l’inventeur de ce petit trésor, qui sera classé comme tel par le British Museum, aperçoit un motif gravé à l’intérieur de la chevalière, sous le chaton, une Licorne ! L’animal mythique de nombreuses mythologies !
Encore plus surprenant : au nettoyage, le chaton portant le blason sur une face et la Licorne sur l’autre, se débloque et tourne sur lui-même ! Le propriétaire avait donc le choix entre son blason ou la Licorne, la bague sera datée du 17e siècle. Une découverte exceptionnelle, ce type de bague à système et de ce poids, pour cette époque est vraiment rare.
Les bagues à chaton tournant sur eux-mêmes, ne sont, elles, pas rares, elles sont connues depuis la plus haute antiquité, des bagues phéniciennes et égyptiennes de ce type sont courantes, il en existe même des mérovingiennes, mais à chaque fois c’est le chaton complet qui tourne sur lui-même, tout le plateau, c’est beaucoup plus simple…

Ptérosaure

Surprenante découverte sur la côte rocheuse de l’île de Skye en Écosse, le fossile d’un ptérosaure ! Le plus gros morceau étant sa mâchoire assez bien conservée après 170 millions d’années ! Ce ptérosaure, nommé Dearc Sgiathanach, a vécu pendant la période du jurassique, son envergure était d’environ deux mètres cinquante, un beau moineau ! Mais celui-ci n’avait visiblement pas atteint sa taille adulte qui aurait été d’environ trois mètres, avec une gueule pleine de dents entrecroisées, comme les requins, pour mieux attraper les proies glissantes, leurs peaux étaient « probablement » lisses comme celle d’une chauvesouris. 

Si ce spécimen est déjà d’une belle taille, c’est le plus beau découvert en Écosse, à le fin du Crétacé, juste avant que les dinosaures ne disparaissent, les plus gros ptérosaures atteignaient une envergure de 11 mètres ! D’où leurs surnoms d’avion de chasse, pour une très bonne raison, l’envergure d’un actuel chasseur F16 est de 11 mètres…

Source : arkeonews-net 

Numismatique du vin

Puisque le vin est une culture, paraît-il, il nous a semblé opportun d’évoquer la numismatique de cette production sans laquelle, peut-être, nous n’aurions pas vaincu en 1918.

Il est sûr que les quarts et autre bidons, couramment trouvés en fouille ont forcément contenu du pinard, ce vin de guerre titrant 9° dont la ration quotidienne passe de 1/4 l en 1914, à 1/2 en 1916 puis 3/4 l en 1918. Censé tromper l’ennui et réchauffer les cœurs, il est moins dangereux que l’eau boueuse des tranchées et des trous de marmites. Il passe souvent par des récipients non détectables ceux-là : seaux en toile (à l’arrière seulement), litrons de verre ou dames-jeanne recouvertes d’osier pour le transport final. Il est à noter que l’adversaire n’est pas ennemi du vin puisque dans le texte « Vie quotidienne du soldat allemand dans la Grande Guerre » de M. Landolt, 2014, il est noté que « La bouteille de vin de type rhénane est omniprésente dans les positions allemandes ». L’auteur parle des fouilles des poubelles de tranchées toujours riches d’artefacts. Il faut se rappeler que le vignoble d’Alsace-Moselle fait alors partie de l’Empire Allemand tandis que celui de Champagne est assez largement ravagé par les combats et les pillages.

L’armée française doit acheminer 15 millions d’hectolitres de vin aux Poilus, pour cela elle a ses wagons-foudres qui montent vers l’arrière du Front, mais aussi les départements d’Algérie dont la production viticole est à peu près la même que la demande de guerre.

Choisissons d’évoquer ce vignoble perdu à l’époque où il va l’être, en l’année 1962. Celle-ci ne va pas seulement constituer la fin d’une société de type colonial (exode d’un million de Pieds-Noirs, disparition de trois départements), la fin d’un conflit (500 000 soldats sur place les plus fortes années) mais aussi, cette année-là comme l’aurait chanté un rapatrié (d’Egypte celui-là) va aussi nous voir perdre quelques sources d’énergie : les hydrocarbures du Sahara et le vin des exploitations bientôt confisquées.

La France a été, jusqu’à il y a très peu de temps, le premier producteur mondial de vin et cela malgré la perte des départements 9A, 9B, 9C. A eux-seuls les départements d’Algérie constituaient le quatrième producteur mondial dans les années cinquante.

Un papier-monnaie éphémère pour Bacchus l’immortel.

La chevalière du shérif de Nottingham

Une belle chevalière en or, ayant appartenu au shérif de Nottingham et découverte par un prospecteur anglais, est récemment passée aux enchères ! Si le shérif de Nottingham était bien un personnage réel, ce n’est pas le cas de Robin des bois, qui lui est un personnage fictif… D’après ses armoiries, la chevalière a été attribuée à Sir Matthew Jenison qui a servi comme haut shérif de Nottingham de 1683 à 1684 et qui s’occupait des arbres dans la forêt de Sherwood. (L’histoire de Robin des bois se situe, elle, vers l’an 1300)

Découverte dans un champ à 40 km de l’actuelle forêt de Sherwood que prospectait Graham Harrison, 64 ans, le même jour à quelques mètres de la bague, Harrison a aussi trouvé avec son détecteur une pièce d’argent de Charles Ier, roi d’Angleterre de 1625 à son exécution en 1649, une monnaie frappée au château de Newark pendant la guerre civile. 

La bague en or sur une estimation de 6 000 £ a atteint la somme de 8 500 livres sterling, un peu plus de 10 000 euros ! L’effet Robin des bois et le fait que la bague soit classée « trésor » pour avoir été trouvée par un chasseur de trésor, a certainement fait grimper sa côte ! Tant mieux pour Harrison qui empoche 5 000 euros, l’autre part revenant au propriétaire du champ… 

Source : dailymail-co-uk

Trouvaille 124.08

Bonjour à vous, je vous envoie des photos d’une bague trouvée il y a quelques années dans un champ du Val d’Oise. Merci pour votre travail, salutations, Romain.

Vous confirmez que c’est de l’or très pur et que vous l’avez redressée facilement, il s’agit d’une bague filiforme avec le chaton constitué
d’entrelacs de fil soudés avec trois nodules décoratifs. Fin de la période gauloise, du premier siècle avant JC au premier siècle après.

La rocambolesque histoire de la patère de Rennes

Rennais de longue date et habitant à la confluence entre l’Ille-et-Vilaine et la Rance, j’ai souvent l’occasion, afin de me rendre dans le centre ville pour mes courses au marché des Lices, de passer par la rue de la Monnaie qui est située à proximité de la cathédrale. À chaque passage à pied dans cette ruelle qui mène au Pont-Levis des « Portes Mordelaises » – entrée symbolique des ducs de Bretagne lors de leurs visites dans la capitale bretonne – (situation en face de l’ancien chemin menant à Mordelles), je me remémore l’extraordinaire destin d’une patère romaine du 3e siècle qui fut mise au jour d’une manière fortuite, dans ce secteur, au 18e siècle.

Le site de l’ancienne forteresse bretonne, situé à proximité du lieu de trouvaille de la patère, est un fleuron d’architecture médiévale qui fut installé sur des bases datant du Bas-Empire romain (période finale comprise entre 192 et 476) et même plus anciennes. En effet, à l’emplacement de ce site médiéval, plusieurs bifaces préhistoriques – Acheuléens et Moustériens en quartzite et en grès – ont été découverts, et ce, à plusieurs reprises lors de travaux (découvertes fortuites dans l’année 2021), dans les douves du château, au niveau d’une ancienne terrasse fluviatile placée au niveau 16 de la rue Nantaise.

Il est à noter qu’en 1180, selon l’historien Lucien Decombe, l’évêque de Rennes, lors de travaux dans l’actuelle cathédrale et sur l’emplacement probable d’un ancien temple romain, un trésor composé de monnaies romaines fut mis au jour.

Georges Lefèvre écrit dans les Annales de Bretagne avec le titre : « Le Trésor du Chapitre et la patère d’or de Rennes : « Le 26 mars 1774, au cours de la démolition d’une maison de l’ancien Chapitre de Rennes, au lieu dit Place de la Monnaie, des ouvriers maçons mirent à jour, à un mètre quatre vingt dix de profondeur, le plus considérable monument archéologique d’or découvert jusqu’alors en Occident… ». Il signale qu’il se trouvait aussi 34 deniers d’argent du premier et second siècles dont la description n’est pas parvenue jusqu’à nous (toutes ces monnaies ont malheureusement disparu).

Définition du terme patère

Ce mot féminin, vient du latin patera qui veut dire « coupe peu profonde «. Cet ustensile est parfois muni d’un manche et servait lors de cérémonies rituelles de sacrifices. La patère, un service du vin, créé par un orfèvre romain, pouvait être composé d’argile ou de métaux (souvent nobles).

Peu d’exemples de vaisselle d’or sont arrivés jusqu’à nous… Une autre patère que celle de Rennes mérite d’être signalée : le fameux plat d’or (900 grammes) de Lava en Corse révélé en 1992 par une photographie et un croquis saisis chez un brocanteur d’Ajaccio. Cette pièce d’orfèvrerie possédait en son centre un médaillon de Gallien (non retrouvé par les douanes françaises).

La patère de Rennes est donc le plus somptueux monument en or qui nous soit parvenu de l’Antiquité. En effet, il faut bien insister sur ce point car ce plat est vraiment exceptionnel, il n’a rien de commun et n’est pas un objet utilitaire ordinaire mais un objet d’apparat et donc un véritable cadeau impérial remis à un fidèle serviteur du pouvoir politique sous l’Empire romain. 

Enfouissement d’un militaire ou riche particulier, dépôt d’ex-voto à une divinité ou un don à un temple voire à cause d’autres raisons ?

Binio de Volusianus

Découverte d’une rare monnaie en or, sur un chantier de fouilles en Hongrie, un aureus de l’empereur Volusianus (novembre 251 – aout 253). Son règne fut très bref, à peine deux ans, il régna en co-empereur avec son père Trebonianus Gallus, les deux co-empereurs furent assassinés en même temps par leurs propres gardes… Volusianus avait 22 ans, les monnaies à son effigie sont assez rares, celles en or encore plus et celle-ci est encore plus rare, elle porte le nominatif de « Binio » soit un double aureus ! Bien que son poids ne soit que de 5,6 grammes pour un poids « théorique » de 5,7 grammes. Au troisième siècle, l’Empire romain est en faillite… Sous l’empereur Valérien (253-260) l’aureus ne fait plus que 3,10 grammes, on est loin des aureus du début de l’empire qui culminaient à 8,16 grammes !
Le Binio d’or de Volusianus, valait donc deux aureus ou cinquante deniers, pour un poids de 5,7 g et 22 mm de diamètre, s’il n’atteint même pas le poids d’un aureus de la République, son extrême rareté en fait cependant une monnaie de collection de premier rang !

Source : livescience.com