MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Trouvaille 122.14

Bonjour, je souhaite en connaitre plus sur cet objet trouvé en labours en Vendée. Son diamètre est de 18 mn, 3 mn l’épaisseur, son poids de 5,05 g. Mes recherches se sont orientées vers une monnaie d’Anjou pour Charles de Valois. Ce qui m’intrigue est son poids, les deniers de ce genre font moins de 1 g, il présente une fleurette à droite de la clé, les deniers avec cette fleurette sont forts rares. Est-ce un piéfort ? Poe d’Avant en décrit un mais sa forme est ronde alors que mon objet a plutôt une forme octogonale. Pouvez-vous m’en dire plus sur cet objet et éventuellement sa rareté. Merci d’avance. Patrick 
Piéfort du denier de Charles II le boiteux. Avers : + KAROLVS COMES. Croix cantonnée au 2 d’un lis. Revers : + ANDEGAVENSIS. Clef entre un lys et une fleurette. Les deniers d’Anjou à la fleurette sont bien plus rare que ceux avec les deux lys… est-ce vraiment un piéfort ? Ou une curiosité numismatique. Poey d’Avant signale que le cabinet de France possède un piéfort du même type. Il faudrait les comparer. Pas de cotation possible.

Bade trip

Dans le n° 119 de Monnaies et Détection, j’ai essayé de rapporter fidèlement la découverte d’un tunnel dans lequel étaient ensevelis plusieurs dizaines de soldats badois. Fruit du labeur persévérant de Mrs Malinowski et fils, elle rappelait combien l’empreinte de la Grande Guerre marquait encore le sol picard. Accessoirement, elle rappelait que le grand-duché de Bade avait beaucoup d’interactions avec la France puisque limitrophe de l’Alsace-Moselle récupérée par les Français en 1918.

Bernard de Bade, margrave et saint patron de l’armée badoise.

A cette occasion j’avais également rappelé que quelques communes françaises d’aujourd’hui étaient d’anciennes paroisses badoises ayant changé de maîtres après le grand chambardement de la Révolution Française et de ses conquêtes à l’étranger.
La lecture du roman à clés de feu J-F Deniau,” Un héros très discret”, révèle que quelques commandos “Choc” qui occupèrent (avant les Américains) la capitale, Karlsruhe, en 1945, ne se sont pas gênés pour piller le musée d’Art des anciens grands-ducs. Ainsi, il est probable que de belles antiquités grecques meublent encore les salons des descendants d’officiers de ce prestigieux régiment français.

Casque d’officier supérieur badois.

Il convient de rapporter que la visite du château de Karlsruhe est à conseiller pour les amateurs d’architecture et de jardins. Bon, il manque peut-être quelques pièces de collection, m’enfin, “vae victis” comme l’aurait dit Brennus…
Car les Badois ont été des ennemis fidèles et dans les numéros 24 et 26 de Monnaies et Détection, Y. Mouchet nous avait livré un très intéressant mode opératoire de détection des “souvenirs en métal noble” des divisions badoises de 14-18. Après nous avoir conseillé de prendre une carte IGN des villages concernés par les cantonnements des 28 et 29e divisions d’infanterie (badoises) il avait écrit cette phrase propre à enthousiasmer chaque détectoriste : “Ne désespérez pas, il reste encore du matos (sic!) bien caché.” Je ne déflorerai pas, ici, le reste de ces articles qui m’ont, en leur temps, passionné.

En bas au centre, les armoiries de Rodemack.

Si le grand-duché de Bade a fourni environ 40 000 fantassins à la mobilisation de l’Empire Allemand en 1914, 10 000 à la Confédération Germanique avant 1870, il en avait donné 5 000 au sein du 9e corps de la Grande Armée qui s’illustre à la bataille de la Bérézina en 1812.
Trois régiments d’infanterie légère et des Hussards de Bade (dont l’uniforme vert et rouge était plutôt laid) décimés dans la Retraite de Russie.

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Broche médiévale en or !

Cardigan, à l’ouest du pays de Galle, Angleterre, début décembre, alors qu’il vient de finir sa journée de travail, David Edwards se dit qu’il a encore une heure devant lui, avant que la nuit ne tombe, une heure pour prospecter avant de rentrer à la maison, David a une passion : la chasse au trésor !
Et ce jour-là, la chance va lui sourire, alors qu’il prospecte le champ d’un de ses amis agriculteurs, David découvre pour la première fois de l’or ! Et pour une première, c’est une première hors du commun, pas une banale pièce de monnaie, même en or, mais une rarissime broche médiévale en or pur 24 carats et ornée d’émeraudes ! Enfin, une seule émeraude pour être exact, les trois autres sont malheureusement manquantes…
La broche a été datée du 13e siècle, son poids est de 4,3 grammes, les premières estimations sont extrêmement larges… 10 000 euros minimum, voire plus de 100 000 euros dans une vente aux enchères ! À suivre…


Source : dailymail.co.uk

Trouvaille 122.09

Voici 2 monnaies trouvées dans le Lot-et-Garonne sur le canton de Nérac. La première est un sesterce de Commode mais impossible de trouver ce que c’est. Elle pèse 22 g, mesure 3,2 cm pour une épaisseur de 4 mm. La deuxième est une monnaie en argent d’Henri 3 de 1589. Elle pèse 9 g, pour un diamètre de 3 cm. Pouvez-vous me donner des renseignements sur ces monnaies et une cotation ? Merci beaucoup. Longue vie à votre magazine. TONIO
Cette monnaie de Commode a été frappée en 180 à Rome : M COMMODVS – ANTONINVS AVG. Tête laurée de Commode à droite, drapé sur l’épaule gauche. “Marcus Commodus Antoninus Augustus” (Marc Commode Antonin Auguste). Revers : ANN AVG TR P VI IMP IIII COS III P P/ S|C. Annona (l’Annone) drapée, debout de face, regardant à gauche, tenant des épis de la main droite et une corne d’abondance de la gauche ; à ses pieds à gauche, un modius : “Annona Augusta Tribunitia Potestate sextum Imperator quartum Consul tertium Pater Patriae” (L’Annone de l’Auguste revêtu de la sixième Puissance Tribunitienne et de la quatrième acclamation impériale Consul pour la troisième fois Père de la Patrie). Cette monnaie est en état TTB, quelques griffures sur le portrait, un coup sur la tranche au revers, mais l’ensemble est beau et bien lisible, la patine est agréable, c’est une monnaie entre 170 et 200 euros.
Vous avez un quart d’écu de Henry III 1589. Avers : + HENRICVS. III. D. G. FRAN. ET. POL. REX (MM) 1589. Croix fleurdelisée. (Henri III, par la grâce de Dieu, roi des Francs et des Polonais). Revers : .SIT. NOMEN. DOMINI. BENEDICTVM. – L, (légende commençant à 6 heures). On croit deviner la lettre L en atelier sous l’écu, si c’est le cas il s’agit de l’atelier de Bayonne, frappe de 105 362 monnaies. Écu de France couronné, accosté de II – II. Votre monnaie est un petit TTB, elle peut s’évaluer 70 euros.

La monnaie ça rapporte !

Quels avantages matériels peut-on tirer, si l’on est un pouvoir local avant l’époque contemporaine (celle-ci débutant après 1789) de fabriquer sa propre monnaie ?

Monnaie royale.

Les voici, et nous les développerons dans l’ordre :
La redevance, il s’agit d’une taxe perçue par atelier sur chaque frappe de monnaie.
La confiance : ainsi, même aux époques où le pouvoir libératoire de la monnaie, son pouvoir d’achat en tant qu’objet, reposait en grande partie sur le métal dont elle était constituée, il y a toujours eu un bénéfice, pour l’émetteur, par rapport au poids de métal fin. Le seigneur n’était pas fou, il donnait à chaque type une valeur supérieure à son poids précieux. Ceci avec une marge suffisante pour être sûr de faire un bénéfice malgré les fluctuations du cours du fin. Cette sécurité pouvait se transformer en une arnaque lorsque, par exemple, le titre d’argent s’écroulait au point de passer du beau denier de départ à une monnaie “noire”, censée avoir le même pouvoir libératoire mais non garantie par sa matière première. Jouer sur le titre de “fin”, autre bénéfice pour le seigneur, méthode qu’il partage avec son suzerain car les rois de France ont abusé du procédé au cours des siècles.

Monnaie princière des Dombes, inspirée de la précédente.

De la redevance et de la fiduciarité naissent le “seigneuriage”, soit le bénéfice que l’on retire sur chaque émission. Par exemple : une monnaie de 2 € en coûte 0,17. Le seigneuriage sera de 1,83 €, CQFD. Mais un seigneur ou un potentat local a d’autres moyens de rentabiliser son droit (réel ou autoproclamé) à battre monnaie. Les voici :
La “contrefaçon”. Le terme est un peu outré car il s’agit plutôt, pour le pouvoir local, de se rattacher à une monnaie forte, c’est-à-dire connue, reconnue et acceptée partout en cherchant la ressemblance avec icelle.
Le “change”. Jouer sur les taux de change est un exercice très pratiqué encore dans les pays dont l’économie souffre de la guerre, de la dictature ou d’autres calamités. Son actualité n’empêche pas son ancienneté car pour les principautés frontalières, il était extrêmement tentant d’introduire une parité avec l’espèce forte du pays voisin.
Commençons par la redevance. Le seigneur désireux de faire de la monnaie concédait à un atelier, contre redevance, sa fabrication. La possession des coins pouvait être considérée comme un fief, pour lequel le maître de monnaie rendait un hommage. Ce lien féodal, plutôt rare, était concrétisé par un tribut annuel, en général faible (un saumon/an par exemple). Le profit du seigneur se faisait plus couramment sur la redevance par pièce produite. Là-encore les seigneurs étaient raisonnables, ainsi les papes règnant en Avignon ne prélevaient rien sur le bronze ou le billon, garantissant ainsi le nécessaire approvisionnement en petites espèces. Ils n’hésitaient pas à faire condamner certains de leurs cardinaux-légats qui prélevaient des pots de vin sur ces métaux exemptés.

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Contrebande d’or et de rubis

Le Mozambique a, d’après un récent rapport d’enquête, subi une perte colossale avec la contrebande d’or natif, une perte sèche, évaluée pour la seule année 2021 à quatorze tonnes d’or ! Et une quantité, non chiffrée, de rubis. Depuis la découverte, en 2011, et l’exploitation officielle de la mine de rubis de Montepuez, la mine a produit environ 530 millions d’euros de rubis ! Le filon de Montepuez produit à lui seul, 50 % de la production mondiale de rubis ! Mais, visiblement, une grande quantité de pierre et d’or sort clandestinement du Mozambique.
Ceci dit, la France n’est pas mieux lotie, officiellement la Guyane perd 10 tonnes d’or par an ! Ce chiffre était déjà le même il y a dix-quinze ans… On est donc sûrement plus près des 15 tonnes par an, voire bien plus ! À 52 000 euros le kilo, ça donne une somme d’argent gigantesque, avec un tel budget, on pourrait par exemple construire un hôpital ultramoderne et faire face à n’importe quelle pandémie, ce qui serait bien utile en Guyane…


Source : lefigaro.fr

Trouvaille 122.13

Un belle trouvaille faite par Christophe d’un diamètre de 20 mm, poids : 3,56 g, trouvée au Touquet 62. Il s’agit d’un solidus mérovingien de SIGEBERT III (634-656). Avers : SIGIBERTUS, buste diadémé et drapé de Sigibert III à droite, un croissant ? bouletée devant. Au revers : croix latine fourchée soudée à une base fourchée au-dessus d’un globe et entourée des lettres MA. Ref belfort 2511. C’est une monnaie rare en état TTB- 3000-3200 euros.

Perles de Lorraine et d’ailleurs…

Il y a des moules dans l’eau douce. Elles sont menacées, ou plutôt décimées, par les pratiques agricoles notamment. Une espèce, la mulette perlière, est présente en Normandie, Auvergne, Béarn et, surtout, Vosges, le massif historique d’exploitation dans les rivières Vologne et Euné.
Une perle pour 2 à 3000 individus… C’est maigre, d’autant que la population a baissé des deux tiers au XXe siècle. (Recensement dans l’Euné, en 2007 : 3 mulettes sur 15 km…) Leur raréfaction a provoqué un abandon par la joaillerie, exemple assez peu commun de chute des cours pour cause de confidentialité ! Plus besoin, donc, de garde-perles, ces hommes du duc de Lorraine chargés de veiller à ce que l’on ne braconne pas la mulette perlière. On en signale encore trois en fonction sous le dernier duc, Stanislas. Son lointain prédécesseur, Ferry III, entre Docelles et Cheniménil, avait bâti une maison forte afin de surveiller la ressource perlière : Château la Perle, situé sur une colline. Il est vrai que la surexploitation a précédé l’achèvement par les pesticides et l’exemple des 30 000 perles françaises qui auraient couvert la robe de Marie de Médicis, plantureuse reine de France aimablement surnommée la Grosse Banquière par les courtisans, avaient nécessité la mort de plusieurs millions de moules au début du XVIIe siècle. Cependant les chiffres le rappellent : avec deux tiers de baisse au XXe, ce siècle n’a pas été propice à la perle d’eau douce. La concurrence arabique, puis la technique vont refermer ce triste dossier.
Alimentés par la culture en eau de mer depuis les années 1930, les artisans ont désormais la quantité, la normalisation et un coût, plus faible de 90 % pour la perle marine depuis qu’un Japonais a trouvé le moyen de produire cette matière précieuse.

Il y a désormais de la noire, de la jaune et tout ça est ramassé dans des fermes marines. Nous sommes bien loin de l’esclavage auquel étaient soumis les pêcheurs de la Mer Rouge et du Golfe Persique : tympans éclatés, vieillissement prématuré. Le royaume de Bahreïn a une Place de la Perle : les cheikhs locaux doivent beaucoup à cette gemme. Toutefois ils ont fait débaptiser la place où de gigantesques manifestations ont eu lieu contre leur pouvoir. Le monument de la Perle est devenu une sorte de “Croix de Lorraine” de l’opposition et il est peint sur les murs, la monnaie de 500 fils a été retirée de la circulation. Mais revenons à la perle d’Europe et citons le site “gemperles” : “Certains lieux de pêche sont restés mythiques, d’autres nous ont laissé des parures de bijoux incomparables dans quelques trésors royaux. La dernière pêche aux moules perlières a eu lieu en Ecosse, par le célèbre et dernier pêcheur de perles d’Europe, William Abernethy, dans les années 1970. Il découvrit en 1967 dans la rivière Tay la plus belle perle d’Ecosse, Little Willie, de diamètre de 11,6 mm.” Elle est exposée à Perth et sa valeur est estimée aux alentours de 200 000 €. L’UE a interdit la pêche perlière en eaux douces pour tenter de préserver les moules dont la reproduction est relayée par certaines espèces de poissons, eux-mêmes devenus rares. Chose qu’ignoraient les jardiniers de l’impératrice Joséphine qui tentèrent, en vain, d’implanter de l’huître perlière à la Malmaison.

Le Monument de la Perle.

La suite dans Monnaies & Détections n° 122

Trésor martelé

Un trésor de 14 pièces d’argent martelées et une pièce d’argent portugaise, découvert par un prospecteur anglais dans la région de Gloucester. La découverte qui remonte à fin 2020 vient d’être classée « trésor » selon la loi anglaise, une clé en fer et des fragments en bronze, sans doute un récipient, ont aussi été trouvés. Les monnaies anglaises sont principalement des gruau et des demi-gruau, la monnaie la plus ancienne du trésor étant un gruau du roi Édouard IV frappée entre 1464 et 1470, valant à l’époque huit pence et un shilling. La plus petite monnaie est un farthing en argent, quart de penny, d’Henri VIII frappé par l’archevêque Thomas Cranmer entre 1533-1556 à Canterbury.
Les monnaies d’argent martelées sont le Graal des prospecteurs anglais, les plus petites composées d’argent assez pauvre, sont très difficiles à détecter… Un beau petit trésor, dont la valeur reste à définir et qui sera partagé entre l’inventeur et le propriétaire du terrain.


Source : gazetteseries.co.uk

Trouvaille 122.4

Bonjour, j’ai un bracelet avec 5 pièces de monnaie et je souhaite savoir si vous pouvez m’indiquer de quelle pièce il s’agit car je n’arrive pas à lire entièrement les inscriptions. Je vous envoie une photo de l’une des pièces. Merci. Cordialement, Kahëna
Il s’agit de monnaies en or de la fin de l’empire romain, des solidi, les trois monnaies que l’on aperçoit sont de Valentinien III (419-455), Valens (364-378) et d’un empereur dont le nom commence par Constan– faites votre choix ! La dame est excusée pour ses photos malheureuses, petites, floues et incomplètes. Ce n’est pas souvent que l’on voit un bracelet or massacrant cinq monnaies romaines en or et ramenant la valeur de ces monnaies au poids d’or fin contenu dans chaque pièce…