MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

La pièce de huit, un monument numismatique

La pièce de huit réaux, plus connue sous l’appellation « pièce de huit » représente à elle seule le symbole de puissance de l’Espagne et de ces colonies d’Amériques. Cette pièce de monnaie fut convoitée par tous !, et en particulier par les pirates, corsaires, flibustiers et autres boucaniers et par la suite des chercheurs d’épaves et autres chercheurs des plages. Bref, cette monnaie est un monument de l’histoire monétaire mondiale.

L’histoire commence ainsi : en 1525, Charles-Quint accorde un privilège permettant aux comtes de continuer à battre une monnaie lourde en argent, le très fameux Joachimtaler d’un poids de 28,5 g à 0,900. Cette monnaie aura une énorme aire d’influence, à tel point que c’est à celle-ci que revient la palme du « dollar » d’argent car il ne faut pas oublier non plus que par le truchement de la « dolera » espagnole, le vrai dollar dérive du thaler. Cette décision capitale de Charles-Quint va avoir des conséquences énormes sur le plan monétaire international.
En 1452, Colomb découvre « l’Amérique », des colons hollandais, belges, anglais, espagnols et portugais vont s’établir sur la côte est américaine. Ils seront à la base de la création de 13 colonies américaines. La plupart a quitté son pays sans emploi et sans argent ! Elle a très peu de numéraire en poche. Charles-Quint semble avoir prévu cette difficulté, il envoie, dès 1523, quantité de réaux outre-Atlantique, de quoi largement faire démarrer les colonies !
En 1535, il autorise le gouverneur Mendosa à créer un atelier monétaire à Mexico. Les premières pièces d’un réal seront ainsi frappées en 1536 sur le continent américain. Plus tard, sous Philippe II (1555-98), les toutes premières pièces de 8 réaux seront frappées à Mexico dès 1570 (27,42 g-0,9305). Par la suite, sous Philippe III (1598-1621), le poids diminue à 26,78 g-0,9305, au XVIIe siècle, Philippe V (1621-1665) augmente de nouveau le poids qui passe à 27, 52 g-0,9305 et va même faire circuler cette monnaie dans les Pays-Bas méridionaux, contremarquée de la toison d’or et aura une équivalence au patagon (28,10 g-0,875) en circulation.

Au XVIIIe, la situation évolue. La pièce de huit réaux circule largement sur tout le continent américain. Dès 1774, des billets sont émis, libellés à la fois en dollar et en shilling et pence, notamment dans le Maryland. Les Etats-Unis proclament leur indépendance en 1776.
La pièce de 8 réaux circule déjà dans le monde entier et soutient entre autre le commerce avec la Chine. Ceci va avoir une conséquence en Europe, une forme d’alignements de certaines pièces des pays motivés par le commerce international. A la pièce de huit réaux frappée à Mexico par Charles III (27,07 g-0,9166) on trouvera comme « concurrentes » entre autres :
– En Angleterre, sous George III, la couronne (28,2759 g-0925)
– Au Danemark, sous Chrétien VII, le riesdaler (28,89 g-0,875)
– En Russie, sous Pierre-le-Grand, le rouble (28,4 g-0,729)
– En France, sous Louis XV, l’écu (29,40 g-0,917)
– En Autriche, sous Marie-Thérèse, le thaler (28,05 g-0,833)
– Aux Pays-Bas, sous Charles III, le patagon (28,10 g-0,875)
– Etc., etc.

Par ailleurs, il faut signaler un autre évènement majeur. Le 6 juillet 1785, le mot dollar est adopté officiellement comme standard unitaire pour les Etats-Unis. Cette dénomination couvre ce que l’on a appelé jusqu’alors « Spanish Milled Dollar », « Piece of Eight », ou encore « Pillar Dollar ». L’Angleterre qui manque de numéraire à la fin de XVIIIe siècle, fait circuler sur son territoire la pièce de 8 réaux contremarquée de la tête de George III. Il en est de même des premières pièces d’un dollar émises en1794 et 1795 !

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La collection Horace Hird

Horace Hird, citoyen britannique, était un numismate averti, passionné par les monnaies en or d’époque Tudor et Stuart (élisabéthaines). En cinquante ans de recherches, il avait constitué une fabuleuse collection, principalement dans les années 1940/50. A son décès en 1973, sa collection fut vendue. Enfin, c’est ce que tout le monde pensait, jusqu’à ce qu’un de ses héritiers découvre une partie de sa collection qu’il avait tout simplement cachée !
Un véritable trésor de monnaies rares, 52 pièces d’or, probablement les plus belles de sa collection, qui viennent de passer aux enchères, obtenant un résultat total de 2,8 millions de livres sterling !
Le clou de la vente fut une monnaie d’Élisabeth I, un gruau d’or frappé en 1601 de 4,34 grammes et vendu 400 000 £. Autre rareté, une monnaie du navire élisabéthain « Ryal Rose Noble » frappée l’année de l’Armada espagnole en 1588 et vendue 170 000 £ pour 7,52 grammes d’or !
Pour voir la collection complète, taper dans votre moteur de recherche : 21064 – The Horace Hird Collection. Et allez sur le site lot-art.com.


Sources : thetimes.co.uk & lot-art.com

Trouvaille 121.22

Bonsoir, j’ai trouvé un poids monétaire ce week-end que je n’arrive pas à identifier car il pèse 5,80 grammes. Je le pense espagnol. Si vous pouvez m’en dire plus au sujet de la monnaie auquel il correspond et une datation. Merci à vous, cordialement, Jérôme 
Oui c’est un poids espagnol, croix potencée dans un quadrilobe, au revers une couronne, la légende dessous a disparu, corde en périphérie. Poids de forme discoïdale mais il y a un hic, votre poids donné ne correspond pas aux normes de poids des monnaies espagnoles de l’époque, ce poids devrait faire 6,64 pour le double écu et vous nous affirmez qu’il pèse 5,8 g ? L’usure n’est pas aussi importante pour qu’il perde autant ! Mystère ?!

Ma première grande « boursée »

Ce vendredi 1er octobre 2021 en rentrant d’un RDV je décide de m’arrêter au pied d’une colline sur le col de la route qui relie deux petits villages dans le 83, j’ai déjà prospecté dans les environs sans jamais rien trouver de bien conséquent, surtout et essentiellement des culots de cartouches de chasse dont certaines à broche.
Après quelques heures de balade avec mon chien, mon Teknetics Eurotek Pro et très peu de cibles significatives, je suis surpris par une série de petits sons sur un même balayage de disque. Les précédentes fois que ce type de son régulier mais étendu avait retenti de mon détecteur, le résultat après exhumation c’était de beaux gros fils de cuivre déroulés sur plusieurs centimètres. Je décide donc de creuser cette nouvelle cible pour en avoir le cœur net et avec l’aide de mon Pointer j’arrive à sortir de terre un double-tournois.

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C’est de la bombe !

Lansing, Michigan, États-Unis, une famille ayant récemment hérité d’une maison et de son contenu, font le ménage, espère-t-ils y trouver un trésor ? L’histoire ne le dit pas, mais ils tombent sur un objet insolite, dans le bas d’un placard sous un tas de chiffons, un obus de la Première Guerre mondiale, une bombe énorme !
Panique générale, la police prévenue et le service de déminage ont fait évacuer la rue par précaution, les démineurs doivent encore en rigoler, puisque l’obus avait été vidé de son explosif, remplacé par un trésor ! Un magot constitué de monnaies en argent et cuivre, pas de pièce d’or et d’un lot de billets de banque, des monnaies et billets datés entre fin 1800 et 1900 ! Le montant total n’a pas été précisé, tous les dollars frappés ont toujours cours, mais il n’est pas impossible que quelques monnaies ou billets rares fassent monter le jackpot. La famille a récupéré son trésor et le service de déminage est reparti avec l’obus, vide cette fois…


Source : wilx.com

Trouvaille 121.23

Bonjour, voici un bel objet que j’ai trouvé il y a quelques années non loin d’Autrans (38880) dans le Vercors. Fidèle lecteur de votre magazine, je vous invite à m’aider pour l’identification et la datation de cette trouvaille. Il a un diamètre de 25 mm et une épaisseur de 15 mm. Son poids est de 25 grammes mais il est rempli de terre. Sur le dessus il y a un petit clou qui traverse l’objet, sur le dessous une ouverture (12 x 10 mm) servant à accueillir un morceau de bois et sur le flan gauche une autre ouverture d’un diamètre de 5 mm, usé très probablement par un cordon ou par du crin. Sur le verso on distingue au centre un visage humain portant un bonnet phrygien ? Encadré de deux plumes puis de deux fleurs à 4 pétales. Au niveau du col on distingue deux signes face à face (l’oiseau). Tout en bas une sphère et deux rayons ? Sur le recto on retrouve les deux fleurs à 4 pétales et en son centre un symbole qui m’est inconnu mais me fait penser à une hache ou une couronne ou encore un chapiteau de colonne. En bas on retrouve encore la sphère et les deux rayons, identiques au verso. Je pense à une tête de canne ou encore un cul de dague. Merci pour votre aide. Jolly Jumper
Il s’agit bien d’un pommeau de dague, on pencherait sur la période de la Renaissance pour le côté chargé en décoration. Fin XVe- fin XVIe.

Les cinq familles

Lorsque le Luxembourg est devenu grand (duché) il a, en fait, considérablement réduit. Des deux tiers… C’est pourquoi il existe après ce découpage frontalier né de la défaite de Napoléon I, un Luxembourg belge,un Luxembourg prussien et un Luxembourg français. Ce dernier est annexé un peu plus tôt que le belge puisque Louis XIV, ce grand amateur des terres voisines, avait raflé les paroisses luxembourgeoises, comme la cité de Thionville et leurs 60 000 habitants dont les descendants forment aujourd’hui le Luxembourg français. En 1815, l’est est laissé aux Prussiens tandis qu’en 1839 le royaume des Belges annexe formellement tout l’ouest.
Désormais largement amputé, ce territoire avait été donné au roi des Pays-Bas pour compenser la perte de quatre principautés allemandes (Siegen, Dillenbourg, Nassau-Dietz et Hadamar), de ses ancêtres, données à la Prusse dans la grande redistribution. Le titre de “grand-duc” lui permet d’être au-dessus de la plupart des autres membres de la Confédération Germanique, à laquelle le Luxembourg appartient désormais.

Le roi devient grand-duc du Luxembourg à titre personnel. C’est pourquoi la règle familiale s’applique et que son cousin à la énième génération devient grand-duc en 1890, tandis que le royaume se transmettra par les femmes.
Donc en 1815, le Luxembourg est confié à une nouvelle dynastie. C’était déjà arrivé lorsque la famille éponyme avait revendu ses droits à un Bourgogne. D’ailleurs ces “Luxembourg” du XVe siècle étaient en fait des “Limbourg” (un duché plus au nord, à l’histoire fascinante également).
Il y aurait donc cinq dynasties différentes régnant au Luxembourg depuis la fondation de cet Etat, au Xe siècle, par Sigefroid : Luxembourg, Limbourg, Bourgogne, Habsbourg, Nassau.

En réalité toutes descendent de ce chevalier-comte mort en 998 (ou 987, les historiens divergent).
La jeune héritière Luxembourg épouse un Limbourg et leur fils devient comte de Luxembourg en ce XIIIe siècle. La veuve “Limbourg-Luxembourg” rembourse une dette à son cousin Bourgogne qui devient duc (eh, oui le statut a augmenté en 1353) de Luxembourg en ce XVe siècle. La fille de Charles le Téméraire, quelques décennies plus tard, épouse un Habsbourg. Leurs descendants règnent jusqu’à l’occupation française en 1795.

Des prétendants français au titre.

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Épée des croisades !

Belle découverte pour un plongeur israélien, Shlomi Katzin, qui plongeait sur la côte nord d’Israël dans la région de Carmel, une zone qui a de nombreuses criques naturelles où les bateaux s’abritent en cas de tempête. Dans l’une de ces criques, après justement une tempête qui avait déplacé beaucoup de sable, il a repéré à l’œil une superbe épée ! Bien que recouverte de concrétions et de coquillages, sa forme est parfaitement identifiable, une forme et une dimension qui laisse penser qu’il pourrait s’agir d’une épée ayant participé aux croisades ! Et qui aurait donc environ 900 ans ! L’épée a été remise à un laboratoire, il faudra au moins un an de traitement pour la nettoyer et stabiliser le métal…


Source : dailysabah.com

Trouvaille 121.10

Bonjour et merci pour votre magazine engagé dans notre défense. J’ai trouvé cette bague sur le bord d’une rivière dans les bois plein de ronces derrière chez moi (merci le confinement je n’y serai jamais allé sinon). C’est pour moi la première fois que je sors de l’or. Aussi je tenais à la partager et à l’identifier. Pour information j’ai fait dans les 5 mêmes mètres deux 10 centimes napoléons 185 ? Et 1865, une Céres 1884 et une 10 francs 1948. La bague est en or mais sans poinçon. La pierre je ne sais pas, peut être de l’onyx. Dimensions de la pierre 10 mm x 7,5 mm. Dimensions du chaton 12,5 mm x 9 mm. Entre les deux brisures 16 mm. Poids : 2 à 3 g. J’aimerais la redresser mais je crains qu’elle ne casse. Avez-vous une idée de son époque ? Merci d’avance, Julian
La bague est post moderne entre le XIXe et XXe siècle, elle est creuse d’où son faible poids. La pierre pourrait être effectivement un onyx ou du matériel moins couteux comme de l’émail noir ce qui serait possible pour ce type de bague creuse plus en rapport avec la bourse du propriétaire.

Rodeo 65

Janvier 1944

Début 1944, la suprématie aérienne alliée s’affirme en France. Lentement mais sûrement, la Luftwaffe est dominée par l’aviation anglo-américaine.
Le 21 janvier 1944, 16 Hawker Typhoons (1) de la Royal Air Force des Squadrons 193 et 266 décollent en 4 groupes de 4. C’est une mission de chasse libre sur la Bretagne nord, elle est nommée « Rodeo 65 ».

Les Typhoons sont menés par le « squadron Leader » Peter Lefevre (2 et 3). Ce pilote a déjà une carrière hors du commun derrière lui. Ayant rejoint la RAF en 1938, il a été abattu et a sauté trois fois en parachute, une première fois pendant la bataille d’Angleterre, une seconde en Italie et une troisième fois en Bretagne nord près de Brest, où il a été caché par la résistance, évacué par l’Espagne et récupéré par le consul Anglais avant d’être rapatrié vers l’Angleterre. Il s’est battu en Norvège, à Malte et il est décoré de la prestigieuse DFC (« Distinguished Flying Cross »). Il a déjà abattu 9 avions allemands : des chasseurs (Me109, FW190), des bombardiers (Junkers 88, Heinkel 111) et même un Hydravion (Heinkel 115).

Rodeo 65

Les 16 Typhoons traversent la Manche à 650 mètres, juste en dessous du plafond nuageux. En arrivant sur la côte française, ils croisent 6 Typhoons du Squadron 193 qui eux reviennent vers leur base.
Les 16 avions entament leur périple. Ils passent au nord de Dinan, puis filent vers le sud. Sur Rennes, ils rencontrent une FLAK (DCA Allemande) modérée à épaisse. Pour éviter la ville, le leader les emmène à 30 mètres d’altitude plus au sud de Rennes, mais la FLAK les suit. Arrivés à 10 kilomètres à l’ouest
de Rennes, ils repartent vers le nord-est, direction Lannion.

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