Vendredi 26 mars 9h30, port Haliguen Quiberon, sur la côte sud de la Bretagne. J’embarque avec armes et bagages à bord du navire « le Bangor » le seul navire de la compagnie Océane qui peut vous faire traverser avec votre véhicule, les autres navires ne prennent que des passagers et éventuellement un vélo…
Mes armes se composent, d’un fourgon pour y dormir avec des vivres pour une semaine et le plus important, mon détecteur de métaux et encore plus important, une solide gamatte. Je suis paré pour une semaine de grandes marées, coefficients de 112 au plus bas, ou au plus haut, comme vous voulez, mais moi ce qui m’intéresse, c’est la basse mer, pour aller chercher l’or perdu par les baigneurs imprudents et ils sont nombreux, à être imprudents… Le 112 de coef, sera pour le mardi 30 et au moins une dizaine de marées à plus de 90/95 me tendent les bras, reste a espérer que l’or, soit au rendez-vous.
Destination : Belle-île-en-Mer ! (1)
Bien protégée des vents dominants avec de nombreuses criques pour accoster et de hautes falaises pour voir les malfaisants approcher, Belle-île a servi d’abri très tôt. Un crâne humain daté du Néolithique y a été découvert dans une tourbière, il est exposé au Musée Dobrée de Nantes. À l’époque celtique Belle-île est la plus grande et la plus au large des 365 îles qui composent le golfe du Morbihan « dont la traduction est : petite mer ». Plusieurs monnaies gauloises y ont été trouvées, principalement des monnaies vénètes, Belle-île étant quasiment au centre de leur territoire, d’après les mémoires de Jules César, une bataille aurait opposé les Vénètes aux Romains, sur Belle-île, mais ça reste à prouver… Plusieurs éperons barrés et quelques tumulus ont été localisés. Quelques sites d’occupation romaine sont connus, mais là encore, rien d’extraordinaire.
À partir du Xe siècle, les Vikings souvent surnommés localement les Saxons, font de Belle-île leur base arrière pour aller piller un peu partout sur le continent, les nombreuses sources d’eau douce en font une place de choix. Et sur Belle-île-en-mer, on peut voir de nombreuses criques qui rentrent très loin dans les terres, des langues de mer ou de sable à marée basse, qui serpentent entre de hautes falaises et qui rappellent les fjords de Norvège, ce qui devait bien plaire aux Vikings. Pendant deux siècles et demi, Belle-île sera un repaire de vautours des mers !
Après l’annexion de la Bretagne par la France en 1532, les rois de France vont s’intéresser de plus près à Belle-île ; en 1567 Belle-île est pillée une nouvelle fois par les Espagnols, ça commence à bien faire ! En 1572, Henri II convainc les moines de Quimperlé qui possèdent toujours l’île, de la céder à Albert de Gondi, un riche militaire qui va construire les premières fortifications de l’île. Un fort voit le jour au-dessus du « Palais » l’actuelle citadelle, ce fort va assurer la prospérité de l’île pendant un siècle.
Mais rien ne dure, en 1658 les héritiers Gondi sont à sec et mal vus du cardinal Mazarin, qui est aux affaires, les Gondi sont forcés de vendre Belle-île au surintendant des finances du Roi Louis XIV, le célèbre Nicolas Fouquet ! pour la somme d’un million quatre cent mille livres. Fouquet renforce les fortifications, il commencera même la construction d’un beau manoir, de nos jours en ruine, qu’il n’aura pas le temps d’habiter ; deux ans plus tard, en disgrâce à son tour, Nicolas Fouquet est emprisonné. La légende dit qu’il aurait eu le temps de cacher une partie de son énorme fortune sur Belle-île, un trésor jamais retrouvé, ou pas déclaré… Une petite plage de l’île porte son nom : le port Fouquet, juste en face de la pointe de Quiberon, c’est la distance la plus courte à vol d’oiseau pour rejoindre l’île, et elle est à mon programme, on ne sait jamais…
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