MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Une principauté napoléonide

La sœur la plus âgée de Napoléon Ier n’a pas été oubliée lorsque Bonaparte devient empereur des Français. Puisque c’est un empire, il a des couronnes vassales et Elisa Bonaparte va en recevoir une. Il s’agit des principautés de Lucques et de Piombino. Elle les possède jusqu’en 1809, quand Napoléon lui donne le grand-duché de Toscane, voisin de Piombino.

Monnaie de Félix et Elisa Baiocchi.

Piombino mérite à lui seul que l’on s’y intéresse. En effet, ce petit pays possède un long passé et ce contraste attire l’historien, point commun que Piombino partage avec la principauté de Monaco qui, elle, est loin d’être disparue. Pour être précis, Elisa Bonaparte a été faite princesse de Piombino le 28 mars 1805, un an avant de se voir “ajouter” la principauté de Lucques. Elle règne avec son mari, et les deux portraits apparaissent sur les monnaies qu’ils font toutes frapper à Florence : 3 et 5 centesimi de cuivre tandis que le 1 franco et la 5 franchi sont d’argent 900°/°°.
Cette histoire multiséculaire s’est gravée dans différents métaux propices à la frappe monétaire.
Piombino fait face à l’île d’Elbe et son prince en possède un morceau, de cette île qui deviendra si fameuse, plus tard, avec son impérial (et impatient) souverain en exil.
Piombino, c’est la Mer Tyrrhénienne, la côte ligure. Soleil et palmiers constamment harcelés par les Barbaresques jusqu’au début du XIXe siècle, même si leur cuisante défaite en 1675 contre les Médicis avait considérablement apaisé la navigation. Mais les grands-ducs de Toscane étaient très attirés, eux aussi, par leur petit voisin Piombino et son île de 222 km2, juchée sur un énorme gisement de fer. Leur protection contre les Barbaresques coûtait cher : ils avaient une base militaire à Portoferraio, l’actuelle capitale de l’île d’Elbe. (D’ailleurs, devenu souverain de l’île d’Elbe pour 11 mois, Napoléon Ier s’inspirera des armoiries des Médicis de Toscane pour le drapeau insulaire et non pas de celles des Boncompagni de Piombino). Pourtant de 1399 à 1859, avec des interruptions, la principauté de Piombino va exister malgré l’étreinte, de plus en plus étouffante, des grands-ducs de Toscane, émettant sa propre monnaie de 1594 à 1699. Ici, pour la bonne compréhension de la suite il faut rappeler que, grosso modo, la Toscane passe des Médicis aux Habsbourg, que l’Espagne et ses possessions italiennes (Naples, Sicile) passent des Habsbourg aux Bourbon et que Piombino passe des Appiani aux Boncompagni par héritage.
Piombino possède sa propre dynastie, entendons par là que la famille qui y règne n’est pas la branche cadette d’une autre qui aurait régné sur un Etat plus puissant. Piombino est dans la mouvance espagnole jusqu’au XVIIIe siècle puis dans la sphère autrichienne jusqu’à “l’unification” de l’Italie. Car la principauté est une petite exception : lorsque les Puissances redessinent l’Europe en 1815, elle n’est pas dissoute, non, mais vassalisée au sein du Grand-Duché de Toscane et ses princes, de la famille Boncompagni, continueront à régner… Sans plus de politique extérieure, ni d’armée ni de monnaie.

Les armoiries des Appiani ont été reprises dans celles des Boncompagni.

La suite dans Monnaies & Détections n° 118

 

Trouvaille 118.18

Pierre dans le Tarn a trouvé cette matrice de sceau dont l’anneau de préhension est cassé hélas. C’est un sceau d’un artisan ou d’un chevalier de la fin du XIVe au début XVe siècle représentant un motif floral dans un écu. Ce dernier est au centre d’un double quadrilobe imbriqué et supportant un motif en forme de trèfle. La légende est la suivante : S. B NAT DE LOT, soit Bernard ou Bernat (en forme occitane) du Lot.

Armures du XVIe siècle

Une maison d’enchères bordelaise a remis un plastron de cuirasse et un casque ornés du XVIe siècle à l’Office Central de lutte contre le trafic de Biens Culturels (OCBC). Ils avaient été volés au musée du Louvre en 1983 et étaient depuis portés disparus. C’est un expert en antiquités militaires qui a tiré la sonnette d’alarme, mi-janvier 2021. Sollicité par une maison de vente à Bordeaux, ce dernier a, en effet, été intrigué par les pièces d’armure qu’on lui présentait et s’est rapproché de l’OCBC. Sans le savoir, il mettait ainsi fin à une traque de près de quarante ans pour retrouver deux pièces d’armure d’époque Renaissance volées au musée du Louvre. Lors de la cérémonie de restitution qui s’est tenue le 3 mars, Jean-Luc Martinez, président-directeur de l’institution, a particulièrement salué le travail de la police judiciaire qui était à la recherche de ces précieux objets depuis leur vol, en pleine nuit dans les salles du musée, le 31 mai 1983. Les voleurs avaient également dérobé une pendule de style Louis XV qui n’a, elle, toujours pas été retrouvée. En 2020, 900 œuvres ont été volées… Ben tiens, on devrait appeler Xavier Delestre, il doit avoir la réponse à ce problème ! Fermer les musées ? Oui c’est du même ordre totalitariste qu’interdire la détection, ça se tient !


Source : Fr3 Aquitaine

Trouvaille 118.03

Bonjour à tous et toutes, une grande joie de vous transmettre ces quelques photos de ce que je pense identifier comme un denier mérovingien (trouvé dans les Hautes-Alpes) et d’une pendeloque trilobée découverte dans les Bouches-du-Rhône. Je serais bien heureux de pouvoir faire partager ces deux beautés avec vous et vos lecteurs et vous remercie par avance de votre expertise éclairée. Encore merci et bravo pour nous faire rêver à chaque parution de vôtre merveilleuse revue. Salutations, Jean Marc.
Bourgogne, Chalon-sur-Saône, denier à la croix. Avers : étoile à six branches dans un grènetis. Revers : croix cantonnée de quatre besants, dans un grènetis. Monnaie incomplète légende pas visible TB+ à 150 euros.
Le pendant est en bronze de période antique, on ne distingue pas bien la base qui serait trilobée mais on ne se lancera pas sur une datation qui serait trop aléatoire pour cet objet…

Trésors et justice

La découverte d’un trésor reste pour la plupart des inventeurs un instant magique qui reste gravé dans la mémoire. Hélas, il arrive que le rêve devienne cauchemar et que la vie du ou des inventeurs devienne un véritable enfer !, surtout quand l’on parle de détecteur de métaux, là, les foudres de la justice s’abattent comme les 10 plaies d’Egypte. En France, la référence en matière reste le « célèbre » trésor de Boucq ! qui vu de l’étranger fait encore bien rire dans le monde des prospecteurs ! Hélas, la situation en France ne risque pas d’aller mieux, bien au contraire !, le pire reste à venir, je pense !…

Mais même la découverte d’un trésor et cela sans détecteur de métaux peut aussi apporter son lot d’ennuis et de misère comme la découverte de Saissac dans l’Aude, un dépôt de 1957 monnaies des années 1180-1270.

Le trésor de Saissac

Nous sommes en 1979, la municipalité de Saissac achète un terrain au nord-ouest du village au lieu-dit « La Croix » et cela pour y construire un village de vacances. Les travaux débutent en octobre. Le nivellement du terrain est effectué au bulldozer, 2 ouvriers sont chargés de la tâche, le conducteur du bulldozer et son collègue qui surveille les travaux. Pendant les manœuvres, la pelle déterre une poterie qui vole en éclats. Les 2 ouvriers se ruent alors sur les monnaies et s’en remplissent les poches, ils gardent la découverte secrète, spoliant de la sorte le propriétaire du terrain, la commune de Saissac. De retour à leur domicile, les ouvriers cherchent à monnayer leur découverte. Le conducteur va ainsi réussir à vendre 500 monnaies à un antiquaire de Blagnac. Quand à l’épouse du 2e ouvrier, elle tente aussi de vendre des monnaies et contacte un numismate de Toulouse qui, lui, signale de suite cette vente suspecte à un étudiant en archéologie, G. D., qui a son tour informe la mairie de Saissac de la découverte. Une plainte est alors déposée le 4 décembre. Un des ouvriers informé de la plainte vient remettre à la gendarmerie de Saissac un lot de 59 monnaies et précise que d’autres pièces sont encore sur le site. Les gendarmes se rendent chez le 2e ouvrier à Lavernosse et saisissent 755 pièces, 16 fragments de pièces et des tessons de poterie. Les 500 monnaies vendues à l’antiquaire sont récupérées et saisies !

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616 euros le gramme !

En 1979 au lieu-dit Gwynedd près de la ville de Dolgellau, Pays de Galles, Angleterre, Kerry Thackwell un prospecteur d’or de Nouvelle-Zélande qui avait été invité dans la région pour évaluer son potentiel en or, découvrait une énorme pépite de 30 grammes ! Énorme pour la région du Pays de Galles et d’ailleurs cette pépite tient toujours le record, par son poids, depuis 1979 ! Baptisée Prince de Galles la pépite était depuis sa découverte, restée la propriété de Terry, son inventeur, il a décidé de la mettre aux enchères. Le 17 avril dernier, la plus grosse pépite d’or découverte à ce jour aux Pays de Galles a été vendue 18 500 euros, sur une estimation de 20 000. Un beau résultat tout de même puisque le jour de la vente, le gramme d’or fin était coté 47,7 euros. La pépite a atteint, elle, la somme de 616,7 euros le gramme !


Source : thesun.co.uk

Trouvaille 118.04

J’ai trouvé ces objets dans un champ de labour dans le Perche Ornais commune de Berd’huis. J’ai aussi trouvé cette monnaie il y a 4 ans commune de Saint-Hilaire-sur-Erre dans un champ, elle est en électrum je pense, elle pèse 5,26 g, dimensions 2,2 x 2,8. Quelle est sa valeur et l’origine ? Gilles

Commençons par le passe guide. Bronze, dimensions 3,8 cm x 2,9 cm de h poids 23 g. On l’estime plutôt du IIe millénaire que du premier. C’est instinctif mais on n’a rien pour le confirmer. Il était fixé sur une armature en bois, char, charrette, voiture etc. etc.

Le second aussi en bronze, de dimensions 3,5 x 3,5, le poids est de 8 g, est tout simplement une boucle en bronze dont l’axe en fer sur lequel prenait attache l’ardillon a disparu avec le temps. Notez la décoration symétrique de part et d’autres de l’emplacement prévu de l’ardillon.

On continue par un petit pendant circulaire plat contenant une étoile à huit branches avec un besant entre chaque branche, même époque que la boucle.

Puis une petite croix joliment décorée et conservée. C’était aussi un pendant ou applique représentant une croix bouletée avec une pâte de verre bleue au centre, la photo du revers n’est pas présente mais on distingue à l’extrémité d’une des branches le restant du système de fixation.

Et on termine pour les objets par un plomb de sac. Avers : un personnage auréolé (saint), une croix à gauche et un champ de lys, le tout dans un losange. Au revers légende en deux lignes peu lisible : -VVIV, en dessous seule se distingue la première lettre  qui est un R. Ami lecteur, si ce plomb vous est familier, merci de nous le faire savoir.

Passons enfin à la monnaie, elle est abimée et difficilement identifiable, on pense à un statère Diablinte au type de Jublains au cheval androcéphale. Même si la tête androcéphale est peu visible, d’autres éléments semblent prouver que c’est bien cette monnaie. Les deux mèches se prolongeant sous l’oreille à l’horizontale, la roue sous la queue du cheval. C’est une monnaie en TB, vraisemblablement un statère argent proche de l’exemplaire DT2169 et 70, son état lui confère une estimation de 250-300 euros. 

Ces derniers temps, une salve d’articles contre les détectoristes, que dis-je, les pilleurs du patrimoine, s’est fait jour dans les journaux télévisés et papiers. Anonnés par des journalistes recopiant la dictée de certains archéologues, ces articles ont tous un point commun, le mensonge par omission et une prise de position arbitraire. 

Il y a quelques années, il y avait l’Happah, assez virulente, qui s’est fait, depuis, taper sur les doigts et qui s’est calmée, on a maintenant Xavier, le Don Quichotte de l’anti-détection !

Qui est donc ce Monsieur Xavier Delestre ? C’est le conservateur régional d’archéologie de la région Paca, auteur d’un article : « Trafic, vols, fouilles clandestines, un patrimoine en danger ; conclusion d’une enquête menée sur les années 2015-2017 » où l’auteur termine par : « un objet n’a d’intérêt que s’il est associé à d’autres découvertes provenant des mêmes structures et qu’il est donc privé de toute valeur intrinsèque. Son étude et sa publication ne seraient ainsi pas de mise car elles ne peuvent être prises en considération par les milieux scientifiques, et doivent être recouvertes d’un voile gris ». D’autres de ses collègues vont même jusqu’à écrire : « un objet archéologique déplacé de son contexte est un témoin mort » (Y. Brun, Le journal de Saône-et-Loire, 23 mars 2019).

Et bien n’en déplaise à Monsieur Xavier Delestre, nous avons lu un intéressant article scientifique qui prouve exactement le contraire des dires de Don Quichotte de la Paca.

Tous les numismates se spécialisant dans le monnayage gaulois connaissent, au moins de nom, Monsieur Louis-Pol Delestrée qui, associé avec Marcel Tache, a publié les quatre tomes du « Nouvel Atlas de monnaies Gauloises », ouvrage de référence pour tous collectionneurs et chercheurs. Il y a peu de temps, ce chercheur a publié dans les cahiers numismatiques hors-série N° 2, Rencontres numismatiques 2, numéro spécial consacré aux monnaies gauloises, mars 2021, un article dont le titre a lui tout seul est déjà un désaveu de la pensée de Monsieur Xavier Delestre : « les apports scientifiques des monnaies gauloises trouvées hors contexte… »

Sur une dizaine de pages il donne des exemples frappants de l’intérêt de ces monnaies trouvées isolément.

Revenons sur la notion de contexte archéologique

Pour l’archéologie politico-administrative, le seul contexte archéologique valable pour étudier une monnaie est sa présence dans une couche stratigraphique non perturbée dans le temps depuis la perte de cette monnaie. Autant dire que cette situation est exceptionnelle. Les contextes de situations se rattachent à de nombreux sites dont la durée d’occupation s’est étendue sur une longue période et ont été remaniés régulièrement au fur et à mesure des époques. Tous ces sites livrent des monnaies en surface qui sont considérées comme dépourvues de contextes archéologiques exploitables.

Venons-en aux monnaies gauloises proprement dites

98 % des monnaies gauloises conservées à la BnF sont dépourvues de tout contexte et de provenances exploitables. Dans la réalité, en raison des progrès considérables enregistrés depuis le milieu du XXe siècle en numismatique gauloise, la typologie et la datation des séries monétaires sont de mieux en mieux connues et inventoriées, de telle sorte que les classements des monnaies sans contexte et sans provenance s’en trouvent grandement facilités. En d’autres termes, il est de plus en plus aisé de réintroduire dans un ensemble typo-chronologique des monnaies dont l’environnement initial et la localisation exacte sont ignorés.

Prenons l’exemple de la typologie 

Souvent les coins monétaires sont supérieurs en diamètres aux flancs frappés et dans le cas de série d’émissions rares, telle monnaie trouvée hors contexte permet de compléter la composition de l’image incomplète connue. Un exemple parmi tant d’autres : un statère en or allié trouvé hors contexte appartient à la série dite à fleur (DT 2247). Devant le profil à gauche, deux motifs décrits comme « masses ovales » sont en fait deux poissons ou dauphins parallèles, figuration marine sur la signification de laquelle nous reviendrons (Fig. 1). Des exemples comme celui-là sont légions en numismatique.

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Le trésor de Mossoul

Dans la ville de Mossoul, ravagée par la guerre, au Kurdistan, région du nord de l’Irak, des ouvriers occupés à déblayer des ruines ont découvert un trésor ! À trois mètres de profondeur, une cache qui contenait 1,5 millions de dollars, 17 millions de dinars irakien en cash et 15 kilos d’or et d’argent sous la forme de lingots et monnaies prêtes à être frappées ! Le dépôt est attribué à l’État Islamique qui a tenu Mossoul jusqu’en décembre 2017.


Source : rudaw.net

Trouvaille 118.13

Bonjour, j’ai trouvé sur un chemin en Haute-Garonne cette petite boucle de ceinture avec un peu de couleur et quelques motifs (7 cm/2 cm). J’ai du mal à la dater et son origine. Merci pour votre aide, Alain.
Jolie petite boucle émaillée et dorée. Le résultat final est un travail de qualité pour une boucle de cette taille. Elle devait être d’usage personnel car finement travaillée. Sans certitude mais il semble que la chape présente un écu de gueule mais on n’arrive pas à déterminer si la couleur rouge était uniforme sur le côté gauche de l’écu ou si une autre couleur a complètement disparu. En tout état de cause cela reste une belle boucle et le plaisir de sa découverte est irremplaçable. Sa datation probable est XIII- XIVe siècle.