MONNAIES ET DETECTIONS

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Monnaies et Détections

Suspense à la BnF !

En septembre 1922, des ouvriers travaillant dans une briqueterie à Beaurains près d’Arras mettent à jour un trésor inestimable : 700 monnaies romaines contenues dans un vase en argent ainsi que quelques bijoux et objets de vaisselle d’argent et des multiples d’or.

Le trésor se distingue par la présence de ces multiples ou médaillons d’or, des pièces rarissimes, non destinées à circuler, mais frappées comme pièces d’hommage pour les dignitaires de l’Empire.
Le partage ne se fit pas sans heurts ni vols, bref le trésor a été un peu dispersé. Chaque intervenant ayant vendu sa part, une partie des monnaies se trouve au musée d’Arras mais n’est pas exposée, une autre au British museum et 18 monnaies sont au cabinet des médailles de la bibliothèque royale de Belgique. Quelques multiples sont conservés à Arras. Cinq de ces médaillons dormiront pendant des décennies dans les coffres de la maison Bourgey qui les avait achetés à Jeanne Wartel, la propriétaire du terrain à l’époque.
En 2017, Sabine Bourgey dépose une demande de certificat d’exportation pour les cinq médaillons. Frédérique Duyrat, directeur du département des monnaies à la BnF, met en route la procédure pour les faire classer « trésor national ». La commission, chargée de statuer, est issue du monde de l’art et peut admirer à volonté les cinq médaillons puis écoute le rapport de Mme Duyrat qui conclut par : « qu’elles aient été entre les mains de l’empereur Constance Chlore leur donne encore plus de valeur historique ». Le verdict tombe, les monnaies sont classées trésor national.
Le 21 septembre 2017 la maison Bourgey conteste la décision et porte l’affaire en justice. En février 2020 la décision de justice est rendue : « les médaillons resteront classés trésor national ».
Entretemps, le temps est passé et le déclassement se fait automatiquement trente mois après la date de classement soit mars 2020 si les monnaies n’ont pas été préemptées par l’administration.

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Trésor de plage

Un beachcomber, prospecteur de plage, un Anglais Jay Cornick, a découvert avec son détecteur de métaux, l’été dernier sur la plage de Gorey située sur l’île de Jersey, une magnifique pointe de lance de l’âge du bronze ! C’est le plus grand et le plus complet (intact) des fers de lance découverts à ce jour sur les îles anglo-normandes pour l’âge du bronze, il n’y a que l’extrémité de la pointe qui est légèrement recourbé, probablement dû au mouvement dans les galets… La plupart de ceux découverts à ce jour l’ont été dans des trésors et ils étaient souvent cassés, volontairement, ou beaucoup plus petits que celui découvert par Jay Cornick.
Jay pensait avoir découvert un fer de lance plus récent, la plage est surplombée par le château de Gorey du 13e, c’est le conservateur du musée qui lui a expliqué que son fer de lance était bien en bronze, protégé pendant près de 3 000 ans de toute oxydation par la vase, il n’a pas de patine ! Encore plus fort, des restes de bois étaient présents sur la douille du fer de lance, identifiés comme de l’érable et datés entre 1207 avant JC et 1004 avant JC ! Cette découverte exceptionnelle est aujourd’hui exposée au musée de Jersey.


Source : Jersey Museum

Trouvaille 118.16

Bonjour, je vous fais parvenir les photos d’une pièce. Son poids est de 9,54 grammes. Trouvée en Charente. Longue vie à votre magazine, cordialement, Christophe.
Vous avez oublié de rajouter « trouvé sur un rallye de détection » ? Il s’agit d’une reproduction moderne on suppose, le poids de 9 grammes nous a alerté immédiatement. De plus la légende +CARLUSR+FR n’est pas représentative d’une légende existante et le monogramme est trop beau pour être honnête, allez, au moment où nous écrivons ces lignes, c’est le premier avril (véridique !) alors on ne tombe pas sur ce poisson-là !

Monnaies d’aubaine à La Réunion

Quitter le confort d’un cabinet d’avocat paternel pour s’engager dans l’Artillerie de Marine est le signe d’une personnalité forte. Le jeune Normand Decaen est né la même année que le jeune Corse Bonaparte. Ils ne seront jamais intimes. Toutefois, le Premier Consul saura la valeur de ce soldat dans l’âme qu’est Decaen.
Le natif de Caen (eh, oui !) va exploiter ses talents dans les domaines militaires et administratifs lorsqu’ils se retrouve à la tête des actuelles Réunion, Seychelles et Maurice.
En 1803, le général Decaen va devoir gérer des îles harcelées par la première flotte du Monde d’alors : la Navy (la vraie, pas l’américaine). Passons sur ses exploits contre la Perfide Albion car il est plus étonnant de le voir s’improviser maître de la Monnaie.
Il a la main sur les dizaines de corsaires français qui fraient dans l’Océan Indien et ceux-ci lui en annoncent une bien bonne : la prise de milliers de monnaies anglaises.
Le général Decaen ne va pas laisser perdre ces belles productions ennemies. La monnaie est nécessaire à la confiance de la population dans l’encaisse, l’estimation des produits et, en cas de coup dur, pour épargner. Alors Decaen, assiégé sous les palmiers, va convertir les monnaies de la “East India Company”. Les valeurs de 5, 10 et 20 cash vont trouver un cours légal à Maurice et à La Réunion au taux de 3 sous = 20 cash. La profusion des captures et la nécessité de petite monnaie ont incité le général Decaen à cette mesure pragmatique. Il n’y a pas de contremarques.
Si cette monnaie “magique”, puisque gratuite, n’a pas reçu la patte d’un artiste français, c’est bien un compatriote qui va graver une belle monnaie de dix livres en argent pour les îles.
Là encore c’est un hardi corsaire, Pierre Bouvet (1775-1860) qui capture le navire néerlandais “Ovidor” chargé de lingots d’argent. L’orfèvre local Aveline va en faire de magnifiques monnaies qui seront surnommées “piastres Decaen”. Une 40 livres en or était prévue mais Maurice (“île de France”) est subjuguée par les Anglais en 1810.

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Chasse au trésor

Dans la même veine que la célèbre « Chouette d’or », un livre publié en 1993 qui lançait ses lecteurs vers un trésor, une chouette en or, cachée quelque part en France et qu’une série d’énigmes devait permettre de retrouver…
Les éditions du Trésor, qui ont à leur catalogue de nombreux livres sur différents types de chasse au trésor, publient un nouveau livre « L’or de Sipan » à la clé des énigmes, une statuette en or aux yeux d’émeraude, d’une valeur de 50 000 euros !
Sipan est dans la réalité, un village au nord du Pérou, près duquel fut découvert en 1987, un site funéraire de la tribu des « Moché », le site de Huaca Rajada, exceptionnellement riche en objets et statuettes en or ! Bonne chance aux amateurs d’énigmes, en espérant que la fin sera plus heureuse que pour la chouette d’or, l’auteur décédé depuis, la chouette n’a jamais été retrouvée !


Source : editionsdutresor.com

Trouvaille 118.10

Bonjour, je vous adresse un beau pendentif en forme de cœur avec un saint sur le verso (avec trois lys et lettres S.A. à gauche ?). Et un calice avec deux angelots au recto. Il provient d’une hauteur à proximité d’une abbaye de l’ordre de prémontré !… Merci pour votre aide précieuse pour un éclaircissement. Salutations et détectons encore ! Arnaud
Il s’agit d’une médaille religieuse pour Saint Antoine, le saint que l’on invoque pour retrouver les objets perdus. Sur une face on voit le saint Sacrement : le calice et Marie et le Christ agenouillé sur l’autre face saint Antoine tient le Christ debout dans sa main et porte trois fleurs de lis dans l’autre. La forme de la médaille représente le Sacré Cœur, la bélière bouletée permet de dater la médaille du XVIIe siècle.

L’or de la Laponie finlandaise

Nous croyons souvent que le Cercle polaire est une vaste étendue plate recouverte par la banquise, et la neige, et où vivent des Esquimaux chassant le phoque et la baleine. En fait, il est traversé par la Laponie, une immense région sauvage et dépeuplée formée de Taïga et de Toundra qui unit les 3 pays scandinaves que sont la Finlande, la Suède et la Norvège. C’est une terre de légendes et de rêves où ses habitants de toujours, les Samis, élèvent leurs rennes. C’est en Laponie finlandaise que nous irons à la rencontre du soleil de minuit, et des gisements aurifères qui offrent l’or le plus pur du monde.

L’orpaillage est une des activités principales du grand nord finlandais, et de nombreuses entreprises proposent des produits tirés du métal jaune si convoité.
De nos jours, l’or est toujours extrait dans les étendues sauvages de la Laponie finlandaise autour d’Oulu. Au fil du temps, plusieurs milliers de kilos du métal précieux ont été arrachés à la roche et à l’eau, mais personne n’en connait le poids exact car les chercheurs d’or sont des gens discrets qui ont le sens du secret.
C’est donc dans cette région rude aux étés courts et aux hivers sombres et glacials qu’en septembre 1868 de l’or fut découvert dans la rivière Ivalojoki par une expédition gouvernementale dirigée par le Directeur de la Monnaie finlandaise. C’est ainsi que débuta dans les années 1870 la ruée vers l’or en Laponie finlandaise appelée aussi la ruée vers l’or d’Ivalo.
Une décennie plus tôt, un Norvégien du nom de Tellef Dahll découvrit de l’or plus au Nord dans la rivière Tana en effectuant une étude géologique. Il en informa les autorités finlandaises car ce cours d’eau servait de frontière entre les deux pays. La Finlande, qui était à l’époque une partie autonome de la Russie, souffrait d’une grande famine et le gouvernement local finlandais espérait que l’or profiterait à l’économie du pays. C’est ainsi que la prospection de l’or en Laponie fut autorisée pour tous les “honnêtes” hommes du grand-duché de Finlande et de l’empire russe.
Les premiers chercheurs d’or, environ 500 prospecteurs, se dirigèrent vers la rivière Ivalojoki à travers la Laponie. Les prospecteurs parcoururent des centaines de kilomètres en ski, à pied ou en bateau pour se rendre dans la zone de prospection aurifère au confluent de la rivière Ivalo et de son affluent à Sotajoki.
A Kultala, des fonctionnaires délivraient des licences aux prospecteurs et achetaient leur or. Il y avait aussi des agents de la force publique et des cartographes, ainsi qu’un restaurant et un bureau de poste. Malgré tout à son apogée, le nombre de fonctionnaires et de chercheurs d’or ne dépassa pas les 600 personnes. Seuls, les 19 prospecteurs les plus riches employèrent d’autres chercheurs qui travaillaient 11 heures par jour, six jours par semaine.

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30 kilos d’or volé

28 janvier, dans les environs de Lyon, un jeune couple d’une trentaine d’années est pris en otage par un commando armé ! Les malfaiteurs n’ont pas tapé au hasard, le père du jeune homme a une entreprise qui traite des métaux précieux, dont de l’or… Ce dernier est contacté par les ravisseurs qui vont l’obliger à aller vider son coffre, s’il veut revoir son fils et sa compagne… Par un jeu de piste envoyé par sms, il se retrouve sur la commune de Neyron, le chef d’entreprise et le couple seront retrouvés attachés à un arbre, quant au contenu du coffre, 30 kilos d’or, envolé !
Malgré un mode opératoire digne de professionnels, les braqueurs étaient des amateurs, d’après les enquêteurs, qui un mois et demi après le vol ont localisé le commando de neuf hommes et retrouvé le butin. Cerise sur le gâteau, ce ne sont pas 30 kilos d’or, mais 50 kilos que les enquêteurs ont trouvés ! Soit le résultat d’un autre vol, ou alors le chef d’entreprise a de sérieux problèmes de comptabilité et de futurs ennuis avec le fisc…

Sources : actu.fr/auvergne-Rhône-Alpes & leparisien.fr

Trouvaille 118.02

Thomas de la Haute-Garonne a trouvé ce teston de Savoie : Charles Ier (1482-1490). Avers : + KAROLVS D SABAVDIE MAR I ITA. Buste en arme à droite. Revers : + XPS VINCIT XPS REGNAT XPS INPER. Ecu de Savoie entre FR – ET sous un lac d’amour. La monnaie aurait pu être un TTB (prix moyen 2700 euros) mais du fait des rayures remarquables sur le revers et à l’avers elle est rétrogradable en TB et se négocie aux environ de 600 euros.

Le roi des pirates

Henry Every, alias : Henry Avery, John Avary, Long Ben ou Benjamin Bridgeman… fut l’un des plus célèbres flibustiers anglais. Né en 1659, personne ne connait la date de sa mort, elle est donnée pour après 1696 !

Il serait mort en 1699 ou 1714, mais rien n’est moins sûr, sous un de ses nombreux noms d’emprunts.
En 1693, Henry Every est contremaitre sur le Duke, un navire anglais faisant partie d’une flotte de quatre vaisseaux armée à Bristol, Angleterre. Ces quatre navires ont pour but d’aller chercher des épaves de galions espagnols « chargés de trésors » ayant coulé dans la mer des Caraïbes ! Pour aller repêcher ces trésors, les Anglais doivent obtenir l’autorisation des Espagnols pour exploiter les épaves, seulement elle tarde à venir, les quatre navires dont le Duke, mouillent en baie de Corogne, capitale de la Galice à l’époque, pendant près de six mois et les marins anglais ne sont plus payés !
C’en est trop pour Henry Every, sous son impulsion 85 marins du Duke se révoltent (une mutinerie), et s’emparent du navire, les voilà devenu pirates ! Le Duke est rebaptisé « Fancy », Every est élu chef des pirates et en profite pour créer son pavillon, resté célèbre, un crâne de profil surmontant les deux tibias, qui eux sont un classique des pavillons pirates. Ils mettent les voiles vers l’Afrique occidentale. En chemin ils s’associent à deux petits sloops, des navires de pirates plus petits ce qui les rend plus maniables à l’attaque et ils se lancent dans les abordages…

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